La prolifération de l'habitat précaire à Boukhelifa donne du fil à retordre pour les élus de la commune. Plus de 300 familles vivent à ce jour dans des baraquements. Les habitants du bidonville sis au village PK10 et datant d'il y a plus de 30 ans, prennent leur mal en patience. « On nous a promis que nous allions être relogés à l'issue d'une opération de recensement effectuée en 2007, mais on ne voit rien venir », témoigne, dépité, un résidant des lieux. « Mes parents habitent ici depuis des décennies et on me menace d'expulsion. J'ai entamé la construction d'une maison mais les services de la commune m'ont ordonné d'arrêter les travaux. Je refuse de céder tant que ma famille ne trouve pas un toit décent », fulmine un autre. Nombreux sont ceux qui contestent la lenteur des autorités locales auxquelles, certains reprochent le « deux poids, deux mesures ». « Les locataires éligibles au relogement sont mis à l'écart alors que d'indus occupants, installés récemment à titre locatif, se sont vus attribuer des logements ! », fustige-t-on encore. La distribution, en 2002, de 67 logements évolutifs n'a fait finalement qu'enfler la grogne des résidants recalés. M. Zerouklane Abdellah, élu actuellement à l'APC après l'avoir dirigée il y a quelques années, remet sur le tapis la difficulté de trouver des assiettes foncières pour accueillir des programmes de logement. « L'éradication de l'habitat précaire était l'une des préoccupation de l'assemblée sortante. J'ai dû même adresser, en 2006, une requête au président de la République, sur la gravité de la situation localement », a-t-il souligné. Bien que la commune possède des potentialités foncières (terrains domaniaux), le transfert de propriété se dresse, cependant, comme un frein à toute initiative. « Les terrains devant servir à la construction de logements sociaux appartiennent aux exploitations agricoles collectives ou individuelles. Même inexploitables, ces terres demeurent inaccessibles en raison de leur statut administratif. Pourtant, elles ne sont d'aucun intérêt à la collectivité », explique, M. Zerouklane. C'est pourquoi, ajoute-t-on, il est nécessaire de recourir à la désaffectation du Domaine Athmani, sis au village PK10, aux fins de l'urbaniser. En fin, l'on apprend que la commune a bénéficié, au titre des programmes sectoriels de développement (PSD) de 70 logements RHP. Ce projet, prévu sur un site au village PK10, a fait suite à la demande des élus de l'assemblée sortante qui, en 2006, ont sollicité un quota de 300 logements.