La mission onusienne chargée de superviser l'élection présidentielle du 9 avril s'est rendue, hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou pour s'enquérir des conditions de préparation du scrutin. Dirigée par son président, Abdoul Rahman Mouhamed, de l'île Maurice, la délégation est composée de deux fonctionnaires de l'ONU. Il s'agit, notamment, du Togolais Tadjoudine Ali Diabacté et du Polonais Maciej Janczak. Tizi Ouzou De notre bureau Après avoir écouté des explications sur les différentes étapes inhérentes au déroulement d'un suffrage dans un bureau de vote, les missionnaires de l'ONU se sont entretenus avec les représentants des différentes formations politiques et des candidats qui prendront part à l'élection. Une rencontre qui s'est déroulée à huis clos au siège de la commission politique pour la surveillance des élections. Toutefois, selon des indiscrétions, des intervenants ont évoqué « l'inéquitable concurrence en matière de moyens mis à la disposition des 6 candidats ». Conduits, ensuite, en compagnie du directeur de l'action sociale (DAS), Tigha Abderrahmane, à la maison de la culture Mouloud Mammeri, les fonctionnaires de l'ONU ont rencontré « la société civile », représentée par un certain nombre d'associations. Devant l'assistance acquise au président sortant, Abdelaziz Bouteflika, Abdoul Rahman a déclaré, en soulignant la mission qui leur a été confiée : « Nous ne sommes pas là pour nous ingérer dans les affaires internes de l'Algérie ni pour faire des déclarations à la presse. A la fin de notre mission, nous établirons un rapport sur les conditions dans lesquelles se seront déroulées les élections au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. » A Abdoul Rahman, interrogeant les présents sur l'ambiance générale de la campagne à Tizi Ouzou, qui a vu défiler au moins 3 candidats dans la wilaya, l'assistance s'est empressée de répondre par la voix des représentants des associations : « C'était historique… ainsi que l'avait dit notre président. » Certains intervenants n'ont pas caché leur allégeance à M. Bouteflika par des éloges aux réalisations du Président sortant, ponctués par des salves d'applaudissements. Comme pour persuader les envoyés de Ban Ki-moon de l'intégrité et l'équité de la campagne, ces derniers n'ont pas hésité à fustiger les partisans du boycott en assimilant la dernière manifestation du FFS, sans la citer, à « des petits agissements de jeunes ». Avant de clôturer la réunion avec la lecture d'un verset coranique, le chef de la délégation conclut : « Je souhaite que la démocratie sera consolidée dans votre pays, bien entendu, avec votre collaboration, car vous êtes nos yeux et nos oreilles dans l'accomplissement de notre mission. »