Une délégation onusienne, composée de trois membres originaires de Pologne, du Togo et de l'île Maurice, s'est rendue hier dans la wilaya de Tizi Ouzou pour superviser le déroulement des préparatifs de l'élection présidentielle du 9 avril prochain. Les trois représentants de l'ONU, dirigés par Abdoul Mohammed Mufrane (île Maurice), ont eu dans un premier temps à assister à une simulation de vote dans un bureau à l'intérieur du siège de la wilaya, avant de se rendre au siège du Comité politique de surveillance des élections au sein duquel sont représentés 22 formations politiques et deux candidats indépendants, Abdelaziz Bouteflika et Mohammed Saïd. Au niveau de ce siège, la délégation s'est longuement entretenue à huis clos avec les représentants des partis politiques dont certains auraient, selon les échos, soulevé le problème de l'utilisation des moyens de l'administration au profit du candidat à sa propre succession, Abdelaziz Bouteflika, alors que d'autres ont dressé un constat positif au sujet de la préparation du scrutin qui aura lieu jeudi prochain. À l'occasion de cette visite surprise, puisque même la presse n'a été informée qu'une fois au siège de la wilaya, assurément pour que la présence des trois observateurs ne soit pas ébruitée, la délégation s'est rendue à la maison de la culture Mouloud-Mammeri où ses membres se sont entretenus avec les partisans du candidat Bouteflika qui ont été présentés à l'occasion comme étant les représentants de la société civile. Après avoir écouté la belle symphonie du “tout va bien”, développée dans différents termes par les représentants des associations réunies par le directeur de l'action sociale de la wilaya, le chef de la délégation Abdoul Mohammed Mufrane, tout en espérant que “la démocratie sera consolidée en Algérie”, a expliqué que “la mission de la délégation onusienne, qui est en Algérie depuis vendredi dernier sur invitation des autorités algériennes, est là pour superviser les élections et non pas pour les gérer et qu'à la fin de son travail, un rapport sera remis à Ban Ki-moon”. Ce que les observateurs de l'ONU n'ont par contre pas expliqué, c'est comment surtout pouvoir surveiller, le jour du scrutin, les 1 194 bureaux de vote dans la wilaya de Tizi Ouzou.