Après avoir fourni les prestations pour lesquelles elles ont été sollicitées, ces entreprises ont réclamé leur dû. Leur quête auprès de l'Académie d'Alger pour obtenir ce qui leur revient de droit s'est transformée en véritable parcours du combattant à telle enseigne qu'elles n'ont pas trouvé d'autre recours, si ce n'est interpeller le premier magistrat du pays pour qu'il intervienne en leur faveur. Les créances détenues par ces entrepreneurs auprès de l'Académie d'Alger s'élèvent à plus de 65 millions de dinars. Mais avant d'en arriver là, ils ont adressé plusieurs courriers à l'ancienne directrice générale, Mme Younsi qui a promis de les régulariser. Ces opérateurs, dont la préservation des entreprises dépend grandement de ces marchés, ne savent plus à quel saint se vouer. Ce genre de mésaventure a conduit certains d'entre eux à jurer de ne plus travailler avec les organismes du secteur public qui sont connus, relève-t-on, pour être de très mauvais payeurs. «Nous avons décidé en conseil d'administration de ne plus soumissionner pour des marchés publics», a indiqué l'un d'entre eux. D'autres se sont vu contraints de diminuer les charges de leurs entreprises respectives pour éviter de mettre la clé sous le paillasson. «D'ici la fin de l'année, nous passerons de 30 ouvriers à une dizaine», a déploré l'un des représentants de ces entreprises. «Nous avons toujours été réguliers sur le plan fiscal, mais avec ces vicissitudes et le poids des charges fiscales et parafiscales, nous serons amenés à tricher dans nos déclarations», avertit-il. Ces entreprises ont l'intention de saisir la justice si leurs doléances ne sont prises en compte. Elles sont conscientes toutefois que cette procédure risque de prendre beaucoup de temps. Du côté de l'Académie d'Alger, on reconnaît que les revendications de ces entreprises sont tout à fait légitimes. «Elles doivent être payées du moment qu'il y a eu service fait», a relevé une source proche de cet organisme public, qui nous a assuré qu'il ne s'agit nullement d'un problème de manque de moyens financiers. Selon notre interlocuteur, la wilaya doit donner des instruction fermes aux trois directions (Est, Centre et Ouest) de l'Académie d'Alger pour qu'elles s'acquittent de leurs dettes auprès de leurs créanciers. Ce responsable précise que c'est la direction de l'Ouest qui est en charge de gérer l'aspect finances. «Cette institution représente l'Etat. Il y va donc de la crédibilité de l'Etat», souligne notre source. Il faut dire que ce n'est pas seulement l'Académie d'Alger, mais les organismes du service public et les collectivités locales en général qui ont la réputation d'être de mauvais payeurs. Ce problème se pose de plus en plus avec acuité. Plusieurs entreprises, y compris publiques, à l'image de la Société de distribution de l'électricité et du gaz (Sonelgaz), se plaignent souvent de rencontrer des difficultés dans le recouvrement des créances avec le secteur public.