« Celui qui ira voter doit assumer ses responsabilités, car il va cautionner, voire contribuer, à la mort des Algériens durant les cinq ans à venir », a déclaré le secrétaire national chargé des élus FFS, M. Benameur, hier, à Naciria, à l'est de Boumerdès. S'exprimant lors d'un meeting populaire organisé par son parti dans le cadre de la campagne menée pour le boycott de l'élection présidentielle, l'orateur ajoutera : « Nous avons choisi de brandir un carton rouge à ce système pour lui dire : partez, le peuple ne veut plus de vous. » Réagissant à l'interdiction des meetings de son parti, l'intervenant expliquera : « Malgré que le système ne nous ait pas autorisés à ce genre d'activités, personne ne peut nous interdire de nous adresser à nos concitoyens. » « Le meeting d'aujourd'hui est une réponse à Zerhouni qui estime que nous ne trouverons pas une oreille attentive à notre campagne contre le vote », s'est-il exclamé devant des centaines de citoyens, de cadres et de militants de son parti venus de différentes communes de la région. S'attaquant au système incarné par le président Bouteflika, l'intervenant estimera que l'Algérie d'aujourd'hui n'a rien de différent comparée à celle de l'époque coloniale. « La France a laissé en Algérie ses ‘'soldats'' qui assurent leur tâche sans contrepartie. » « Ceux-ci nous qualifient de traîtres, alors que ce sont eux les véritables traîtres et les ennemis de la nation. Eux, qui ont fermé des centaines d'usines et contribué à la paupérisation du peuple algérien. » Dans ce cadre, l'ex-premier secrétaire du parti, M. Laskri, soutient : « Ce sont ceux qui affichent des posters du président et dilapident les biens du peuple qui sont des traîtres. » « Comment se fait-il que toutes les institutions soient mises à contribution pour maintenir Bouteflika au pouvoir. Nos présidents ont tous été installés par la force. Que vous votiez ou pas, l'essentiel pour eux c'est d'atteindre leurs objectifs », a-t-il expliqué sous les applaudissements appuyés de la foule venue nombreuse assister au meeting. Evoquant le projet d'amnistie abordé par le candidat Bouteflika lors de ses sorties, M. Laskri assure que « ce projet vise à protéger ceux qui sont impliqués dans la tragédie (nationale) » et estime que « la réconciliation ne peut se réaliser sans le devoir de vérité et de justice ». Sur le bilan de l'ère Bouteflika, l'orateur notera que « c'est avec l'argent du peuple et l'opulence financière qu'ils ont pu réaliser quelques projets. Mais la majorité des Algériens vit en-dessous du seuil de la pauvreté ». M. Moussa, secrétaire national chargé de la formation politique au FFS a, lui, déclaré : « L'acte de boycotter est une option démocratique aujourd'hui et un acte révolutionnaire. » Considérant le meeting d'aujourd'hui comme une preuve irréfutable que la voix des démocrates ne peut être étouffée, l'orateur soulignera que « les élections prochaines représentent une occasion de choisir entre la voie de la trahison et celle de la dignité ».