Il est certain que les marchands de produits agricoles ont su tirer profit de la léthargie ayant marqué les administrations publiques pendant l'hystérique campagne électorale. En atteignant le plafond de 100 DA le kilogramme, la pomme de terre, tubercule préféré des familles, n'est plus à la portée de tous. Le marché de gros en légumes, aux Eucalyptus, en était le champs de bataille commercial où les producteurs de produits agricoles ont voulu, à tout prix, convaincre les marchands de détail qu'il faudrait en acheter davantage en prévision des imprévus de l'après 9 avril. Les restaurateurs ont exprimé leur forte demande de carottes, de navets et surtout de tomates, lesquelles ont été cédées à 140 DA au prix de détail dans des marchés de proximité récemment improvisés. Certains agriculteurs ne trouvent pas les moyens de transport pour écouler leurs marchandises sur les marchés de la région. Mais pour d'autres, ce sont les intermédiaires qui s'en occupent. « A présent, on préfère voir les agrumes périr que de les vendre à l'heure actuelle », dit un producteur, près de Raïs, qui justifie la hausse de prix par la forte demande de consommateurs. Les revendeurs estiment que le retard de la commercialisation des fruits de saison est bien calculé par les agriculteurs voulant vendre leur production à des prix qui leur conviennent.