Le programme qui compte plus de trente communications réparties sur trois jours bien remplis se poursuivra à Alger au Centre culturel français (CCF) à compter du 16 avril. Les écrivains, Véronique Tadjo (Ivoirienne), le Britannique d'origine soudanaise, Jamal Mahdjoub, le Burkinabé, Aristide Tabagda et l'Algérien Rachid Boudjedra, sont les invités d'honneur des travaux de cette rencontre à laquelle participent des universitaires venant d'Afrique et de plusieurs autres régions du monde, notamment de France. Djanet : De notre envoyé spécial Afifa Brerehi, de l'université d'Alger, Amina Bekkat, de l'université de Blida et Benaouda Labdaï de l'université d'Angers ont minutieusement préparé, une année durant, ces Journées littéraires, tentant par là de rééditer la réussite qu'ils comptabilisent déjà avec le colloque sur Camus (Tipaza, Alger), il y a quelques années et plus récemment (du 1er au 5 avril 2007) à Tamanrasset sur la « Littérature africaine : sortir du postcolonial ? », dont les actes ont été publiés durant cette même année par les éditions du Tell (Blida). Le colloque présentement en cours continue et complète celui qui l'a précédé. « La belle thématique de ce colloque (…) nous questionne sur le sens et insuffle un vent de liberté qui vient du désert », dit Laurent Lepaludier, directeur du centre de recherches interdisciplinaires en langue anglaise de l'université d'Angers. Comment écrire le nomadisme, comment aborder les écrivains nomades, quelles traces laissent-ils avec leurs écrits et quels écrits nous lèguent-ils avec les traces qu'ils inscrivent sur l'espace et les espaces, le temps et les sociétés, bref dans l'Histoire ? Le sujet a été saisi de différentes manières ; certains l'ont abordé par son côté le plus simple : ainsi a été esquissée une explication du mot nomade, de ses origines et de son passage aux « représentations littéraires ». Plusieurs communicants sont allés directement chercher du sens dans les œuvres romanesques pour découvrir dans le nomadisme des auteurs les traces qu'ils laissent ou cherchent à laisser. Dans ce chapitre, Richard Samin de l'université de Nancy a longuement analysé les enjeux d'une écriture en transition de l'auteur afrikaaner (Afrique du Sud) Etienne Van Heerden, à travers l'étude de son roman Ancestral Voices. Toujours à propos d'auteurs sud-africains, Benaouda Labdaï, dans la séance de l'après-midi, a traité du mythe de Chaca, un héros légendaire et comment ce mythe est passé dans le domaine du politique pour donner une légitimité à la lutte anti-apartheid. A la séance d'ouverture du colloque, Fassi de l'université d'Alger rapportera ce destin peu commun de Rifaât El Tahtaoui qui voyagea en France d'abord en tant que religieux avec pour mission de préserver l'islamité de ses compatriotes et qui rencontra une civilisation qui le séduisit par plusieurs de ses manifestations dont le souci porté à la santé et particulièrement à l'hygiène. D'autres interventions tout aussi intéressantes ont enrichi les débats de cette première journée. Nous y reviendrons !