Elle peut être aussi la résultante d'une évolution programmée de certaines pathologies dégénérescentes. Entre l'attente d'une greffe qui laisse espérer un grand espoir et les conditions d'une prise en charge des plus déplorables, les insuffisants rénaux s'en remettent à Dieu. «Mais, parce l'insuffisance rénale n'est pas une maladie comme les autres et vu sa chronicité, sa lourdeur et sa gravité, de nombreux malades mènent un combat acharné contre la maladie, mais également contre les conditions difficiles de se prendre en charge», tel est le cri de détresse des insuffisants rénaux du centre d'hémodialyse du CHU de Bab El Oued. Dans une pétition signée par l'ensemble des malades au nombre de 54, ces patients interpellent le directeur de l'hôpital dans une lettre qui lui a été adressée, il y a quelques mois, sur les conditions de prise en charge au niveau du service de néphrologie. Ils considèrent que la situation ne fait que se dégrader à tous les niveaux. A travers cette pétition, les malades ont répertorié une série de revendications. La première contrainte, selon ce collectif de patients, est l'indisponibilité des médicaments (L'Eprex et le Ricormon). Des médicaments, selon eux, vitaux pour les insuffisants rénaux qui doivent les prendre à vie. Le collectif de malades se demande : «pourquoi les malades de l'hôpital Mustapha ont systématiquement leurs doses et pas nous ?». Les patients déplorent aussi l'état actuel des machines qui sont surexploitées en raison du nombre de malades pris en charge dans cette unité. «Même les urgences des autres hôpitaux sont prises en charge au niveau de ce centre. Nous n'avons rien contre, mais nous pensons que cela doit être accompagné de moyens adéquats, notamment le matériel et le personnel spécialisé. Nous demandons la mise en place d'une salle des urgences pour les cas qui n'ont pas leurs séances avec les malades programmés. Il arrive parfois que des malades évacués en urgence viennent à mourir au milieu de la séance, en présence de tous ces malades. Nous vous laissons deviner le désarroi des malades et le coup que cela peut porter à leur moral», écrit le collectif qui estime que les conditions de leur prise en charge sont inhumaines. «Ce sont des séances de torture que nous subissons et non pas de dialyse», lance un malade qui s'est rendu à notre rédaction, souffrant d'autres pathologies telles que le diabète et la rétinopathie diabétique. Il ne manque pas de souligner la nécessité d'améliorer les conditions d'hygiène au niveau du centre. Il fait, ainsi, allusion aux infections nosocomiales qui guettent les malades. Le collectif des malades déplore les mauvaises conditions d'hygiène, notamment la literie «impropres et inconfortables». «Même les sanitaires qui étaient au niveau du service sont aujourd'hui fermés. Les malades sont contraints de sortir complètement du service pour se rendre aux toilettes installées à l'extérieur». Globalement, les problèmes posés restent la saturation des unités d'hémodialyse et le volet social qui fait défaut. «On est obligés de se présenter à l'hôpital 3 fois par semaine pour des séances de dialyse. Une séance dure 4 heures après laquelle on est astreints à prendre des médicaments. Tous nos problèmes résident ici, à savoir la dialyse, les médicaments et le transport», relèvent les malades qui espèrent pouvoir, un jour, bénéficier d'une greffe rénale pour retrouver une vie normale. Le cri de détresse de ces malades est aussi adressé aux plus hautes autorités sanitaires du pays.