Interrompu en raison de la fête de l'Aïd El Adha, le dialogue entre le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, et les délégués des archs reprendra mercredi prochain. Les deux parties devront discuter des modalités d'installation du « mécanisme conjoint » chargé de mettre en œuvre la plate-forme d'El Kseur. Un mécanisme sur lequel elles se sont entendues, samedi dernier, à l'issue d'une rencontre de deux jours. Le gouvernement et les archs auront également à arrêter la composante et les prérogatives dudit mécanisme. Lors d'une conférence de presse animée le 16 janvier, le porte-parole du mouvement citoyen, Belaïd Abrika, avait indiqué que le mécanisme conjoint aura pour prérogative de « convoquer » tous les acteurs concernés par les événements de Kabylie. Le gouvernement et les archs sont convenus d'un « accord global » pour la mise en œuvre de la plate-forme d'El Kseur. Un compromis qui ne précise pas cependant si le gouvernement s'est engagé à donner suite à tous les points de la plate-forme et tels que formulés par les archs. La plate-forme d'El Kseur revendique, entre autres, l'officialisation de tamazight sans référendum, la prise en charge de toutes les victimes blessées et des familles des martyrs de la répression, le jugement par des tribunaux civils de tous les auteurs, ordonnateurs et commanditaires des crimes, l'attribution du statut de martyr à chaque victime, la mise sous l'autorité effective des instances démocratiques élues de toutes les fonctions exécutives de l'Etat ainsi que les corps de sécurité. Certaines de ces revendications devraient être satisfaites, mais à moyen ou à long terme, estiment des observateurs. Le changement de stratégie des archs, consistant à négocier un « accord global » au lieu de négocier point par point d'entrée de jeu, a permis aux négociations de progresser depuis leur reprise le 15 janvier, et ce, après une année de suspension.