De notre correspondant Samir Ould Ali La révolte des 28 élus de la commune d'Oran (ils étaient 27 avant qu'un élu ne se joigne au groupe en début de cette semaine) contre le maire en exercice n'aura finalement eu d'autres conséquences que de paralyser une mairie qui n'en avait pas besoin et confirmer ce qui se disait depuis longtemps sur l'inconsistance des assemblées populaires locales. «La motion de retrait de confiance n'a pas été validée par l'administration pour la simple raison qu'elle ne répond pas aux critères énoncés par la loi. Même si le quorum est atteint, il reste que la motivation doit être précise et rigoureuse.Or, les causes évoquées sont de simples généralités qui ne peuvent justifier pareille démarche», explique un élu proche du dossier. Les arguments développés par les 28 signataires de la motion s'articulent particulièrement autour de «la mauvaise répartition des tâches entre élus et la dégradation de la situation au sein de la commune». Toujours selon la même source, une commission d'enquête devrait être diligentée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour vérifier la gestion des divisions dotées de budgets conséquents comme celles des magasins généraux, de la voirie. «Une commission de wilaya est déjà à pied d'œuvre et la commission du ministère ne devrait pas tarder.» Pour rappel, une motion de retrait de confiance signée par 27 élus sur les 33 qui composent l'assemblée populaire avait été adressée la semaine dernière à l'administration pour demander le départ du maire d'Oran qui aurait concentré les pouvoirs sur ses proches. Devant son silence, ces élus ont «accordé» à Sadek Benkada un ultimatum de 24 heures pour tenir une réunion extraordinaire. La commission de coordination du FLN avait pourtant exhorté les élus contestataires à faire preuve de maturité politique et d'«éviter de tomber, comme lors des mandats communaux précédents, dans des mouvements engendrant une instabilité pouvant être fatale comme par le passé». Dans une note signée par le mouhafedh, elle prévient «contre les intérêts personnels et les desseins claniques de certains élus». Cela n'a pas empêché lesdits contestataires de poursuivre leur mouvement jusqu'à ce que l'administration rejette la motion.