Le mouvement de grève, lancé il y a quelques semaines, a dévoilé une crise de confiance entre la corporation et le syndicat. Ce dernier se trouve dans l'impasse suite aux désaccords qui ont éclaté au grand jour. Le bureau de wilaya de l'Union nationale des chauffeurs de taxis (Unact) est aujourd'hui dans l'impasse, notamment après le retrait de confiance annoncé il y a quelques jours par près d'un millier de ses adhérents. Les chauffeurs de taxis qui avaient soulevé, lors de leur mouvement de protestation d'une semaine, le 4 mars dernier, les problèmes liés essentiellement au « stationnement et au retrait abusif des papiers du véhicule », s'en étaient également pris au secrétaire de wilaya de l'Unact lui reprochant non seulement de n'avoir jamais « pris en charge les nombreux problèmes relatifs à l'exercice de leur profession », mais encore d'avoir « refusé, mordicus, d'organiser une assemblée générale et d'exposer le bilan financier et moral de son activité ». Nos interlocuteurs affirment que ce responsable « a occupé le poste illégalement au vu et au su du wali, de la direction du transport et de la DRAG, de 2001 à 2008 ». Selon le procès-verbal de l'assemblée générale de l'Union nationale des chauffeurs de taxis, tenue le 16 juin 2001 à la salle médiathèque d'Alger, le secrétaire de wilaya de Constantine en a été exclu à l'unanimité. Ce même document, dont une copie est en notre possession, précise que « l'écartement » de ce membre de l'Unact était pour la bonne cause, car « il n'avait pas remis, à la demande de l'assistance, son bilan financier et moral ». Fait qui a semé le doute dans l'esprit des participants à l'AG qui ont aussitôt exigé une enquête. Par ailleurs, dans une correspondance adressée au wali de Constantine, datée du 15 février 2004, le président de l'Unact, Mohamed Zernadji, informe celui-ci de « l'exclusion du secrétaire de wilaya ». Joint au téléphone, le président de l'Unact a tenu à préciser que « le secrétaire de wilaya exclu a été réintégré et désigné comme premier vice-président lors de l'AG du 20 avril 2008, dont l'ordre du jour était la réconciliation des membres du bureau national et la modification des statuts ». Selon notre interlocuteur, « certains différends ont entraîné une dissidence dans les rangs de l'Unact ». Mais, « le problème, affirme-t-il, a été définitivement réglé ». L'on saura que le président de l'Union se rendra cette semaine à Constantine pour demander au secrétaire de wilaya d'organiser l'AG. Ce dernier, Mohamed Benchérif, s'est inscrit en faux et estime qu'il y a « des politiciens derrière cet acharnement sur sa personne ». « S'ils exigent vraiment le renouvellement du bureau, ces chauffeurs de taxis n'ont qu'à prouver leur adhésion à l'Unact », ajoute-t-il. « La majorité de ces protestataires appartiennent à d'autres organisations, l'UGTA et l'UGCAA, en l'occurrence », dira-t-il en conclusion.