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Presse : changement de cap ou doux leurres ?
Publié dans El Watan le 20 - 04 - 2009

La liberté de la presse, qui participe essentiellement de notre projet démocratique, sera pleinement respectée, l'Etat restant déterminé à agir pour faciliter davantage encore, et à tous égards, l'exercice et le développement de la profession. »
Le président américain, Barack Obama, n'aurait sûrement pas trouvé meilleure formule pour caresser les journalistes dans le sens du poil. C'est, ironie de l'histoire, le président Bouteflika himself qui s'est fendu hier d'une telle déclaration d'intention. Faut-il pour autant se mettre à rêver des lendemains qui chantent avec un président qui n'a jamais caché son aversion pour « tayabat al hammam » (les commères des bains maures) que nous sommes à ses yeux ? D'aucuns seraient tentés de succomber à l'ivresse des mots du Président à l'intention d'une corporation qui mange son pain noir depuis une décennie. Le discours de Bouteflika sur la presse relève d'un amour fugace, qui tient le temps de son prononcé. Il y a malheureusement un bilan decennal peut glorieux qui renseigne sur le désamour entre Bouteflika et la presse libre. Ombrageux, le chef de l'Etat ne supporte pas que les journalistes critiquent ses projets et programmes. Son deuxième mandat a été une suite ininterrompue de procès, de pressions et même d'emprisonnements de journalistes. D'autres professionnels qui ont voulu s'affranchir des pesanteurs politiques n'ont pas pu obtenir le précieux agrément pour lancer leurs publications.
On retiendra en effet que le deuxième mandat de Bouteflika a été fatal pour beaucoup de journaux contraints de se faire embarquer en supporters du chef au risque de fermer boutique. Des journaux qui affichaient jadis l'indépendance de leur ligne éditoriale se sont retrouvés, sans le vouloir pour certains, dans les bras de Bouteflika. Eh oui, on ne mord pas la main qui donne à manger ! Des dizaines de publications aux tirages anecdotiques sont arrosées de publicité institutionnelle et même privée pendant que certains titres critiques, ont subi une mise en quarantaine. Ces « redressements » éditoriaux ont été opérés alors que des titres-alibis sont lancés à moindre frais, et par des gens qui n'ont rien à voir avec la profession, juste pour diluer les journaux qui ne tournent pas rond. Difficile donc de croire sur parole que la liberté de la presse fait partie « du projet démocratique » de Bouteflika si tant est qu'il en aurait un. En promettant que « la liberté de la presse sera pleinement respectée », et que l'Etat « est déterminé à agir pour faciliter davantage encore, et à tous égards, l'exercice et le développement de la profession », le Président avoue par là même qu'il a brimé cette liberté.
A moins que l'état des lieux déplorable et peu enviable de la liberté de la presse ne soit un motif de fierté pour Bouteflika qu'il s'engage à pérenniser. Auquel cas, le président est parfaitement dans sa logique qui consiste à mettre la presse sous pression mais surtout sous perfusion. Doit-on également se frotter les mains sur un déverrouillage de l'audiovisuel quand le président promet « aux créateurs et aux artistes la pleine ouverture des espaces publics au débat libre et à la libre expression » ? Difficile aussi de le prendre au mot, lui qui a répliqué aux acteurs de l'opposition qui réclamaient l'ouverture des médias publics à l'expression libre ceci : « Ana nekhelas, anta tedji tarqas » (Moi je paye, toi tu viens danser !). C'est dire que les promesses idylliques d'hier paraissent trop belles pour qu'elles soient sincères. La corporation aura du reste le loisir de vérifier si les nouveaux engagements du Président traduisent un vrai changement de cap ou alors un simple doux leurre.


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