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Jazz. Al Funduq à Ibn Zeydoun
Publié dans El Watan le 31 - 05 - 2007

Un sol martelé par les roues des charretiers, non loin de petites auberges aux murs revêtus de pierres, qui accueillent les voyageurs et les marchands de tous bords. De belles villes où il fait bon vivre, où le soleil illumine les visages. Des villes rugissant d'allégresse et de cris de négociants… Mais en rouvrant les yeux, on se voit assis dans l'un des sièges de la salle Ibn Zeydoun, face à une scène riche en arts. On assiste au concert Couleurs et saveurs des deux rives de la formation Al Funduq ! Un projet musical, né en août 2006, de la rencontre du saxophoniste Pierre Vaiana, du pianiste Fabian Fiorini, du percussionniste Carlo Rizzo, et du contrebassiste Nicolas Thys. Au rythme des festivals et au hasard des rencontres, le groupe est rejoint par d'autres musiciens de différentes origines.
Chacun de leurs concerts est unique et dépendant de la formation du moment. A Ibn Zeydoun, ils sont accompagnés par un chanteur héritier et porteur de la tradition de la Canzuna a la carrittera, le chant des charretiers siciliens : Giovanni Di Salvo (Bagheria, Sicile), ainsi que par deux musiciens du groupe Sinouj : le violoniste tunisien Larbi Sassi et le guitariste algérien Kheiredine Dekhal. Le résultat est impressionnant : une musique qui s'inspire autant des mélodies italiennes comme la tarentella (musique hypnotique à des fins guérisseuses), que des modes orientaux et des rythmes africains, où l'improvisation se révèle naturellement à l'ouïe.
On retrouve le chant des charretiers siciliens, incarnés ici par Giovanni Di Salvo et Larbi Sassi sur un morceau nommé Porta d'el Vento, inspiré par l'origine arabe du nom de la ville de Bagheria en Sicile : Bab El Rih. Le violoniste tunisien surprend le public avec ses chants arabes similaires à ceux du Sicilien, qui invitent fermement au voyage. Comme il invite à la joie lorsqu'il prend la derbouka accompagnant le percussionniste, ou lorsqu'il reprend le violon qu'il manie à la perfection. Un autre morceau évocateur de ce concert : Al Djazaïr.
Son auteur, Pierre Vaiana, s'est inspiré d'une longue conversation qu'il avait eue avec son ami et défunt Aziz Djemmam (batteur du groupe Sinouj et initiateur du Dimajazz de Constantine, décédé en juillet 2005). La musique se révèle d'ailleurs comme un long conciliabule, rythmé par le ton d'un tête-à-tête passionné. Et passionnant. C'est que Al Funduq est bien plus qu'une formation de jazz basée sur les rencontres. C'est aussi une évocation d'un passé qu'on imagine garni de couleurs et de ferveurs.
Le «funduq» en arabe désigne une institution qui a existé dans toute la Méditerranée durant des siècles. A la fois hôtel et lieu d'échanges marchands et, par conséquent, de lieu de rencontres entre voyageurs et commerçants de toutes origines et cultures. Plongeant ses racines dans l'antiquité, ce mot a évolué du grec «pandocheion» vers le latin «fundicum» puis «funduq» en arabe, «fondacos» en espagnol et enfin «fondaco» en italien.
En Sicile, la tradition du «funnacu» est surtout connue parce qu'elle a servi, jusqu'à il y a peu, de lieu d'accueil pour les charretiers. Ces derniers parcouraient de longues distances et trouvaient refuge dans le «funnacu», une sorte d'auberge rurale, souvent à l'entrée des villages ou des villes, où ils pouvaient restaurer leur cheval ou leur mule et manger un repas simple, souvent une assiette de pâtes «alla carritera» (juste de l'ail et de l'huile). Le «funnacu» abritait également de légendaires joutes musicales où les charretiers chantaient leurs chansons caractéristiques : des poèmes d'amour improvisés endécasyllabiques (onze pieds), chantés dans une gamme descendante que l'on pourrait apparenter au mode phrygien, de coloration «orientale» de par les nombreux mélismes propres à chacun des chanteurs.
Ces chants a capella, en voix solo, se terminaient toujours par une invite (impossible à refuser) désignant le chanteur suivant qui devait reprendre le chant et le continuer. Un peu comme c'est le cas sur cette scène, à travers les solos…


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