Il était temps pour sauver cette filière agricole qui, de l'indépendance jusqu'à la fin des années 1980, avait beaucoup donné à l'Algérie. En effet, durant des années, résultat de coupages judicieux, les huiles d'olive au goût fruité de Oléocoop Annaba, répondant aux diverses exigences des consommateurs, étaient très demandées. Elles s'étaient imposées sur nombre d'autres pays du Bassin méditerranéen. Puis, par la volonté de ceux qui n'ont d'autres soucis que leurs intérêts, oléocoop a disparu. Après avoir donné l'impression de reprendre en main cette filière importante, source de devises, l'entreprise en charge du développement de cette activité agricole a abandonné. Elle avait été prise dans le piège de la gestion au jour le jour, sans aucune incidence sur le développement de l'oléiculture. En 2006, malgré les efforts consentis, la filière a périclité. En l'absence de toute politique étatique de redynamisation et de régénération des oliveraies, des agriculteurs avaient pris le relais. Les résultats positifs, tant en matière de production que de commercialisation qu'ils ont enregistrés, ont incité les élus de la Chambre et les responsables de la DSA à s'y intéresser. Les oléiculteurs ont été également stimulés par la forte demande du marché international des huiles d'olive algériennes. Malgré les difficultés, plusieurs triturateurs sont arrivés à contourner les barrières de la bureaucratie pour exporter leur produit et s'imposer sur le marché de l'exportation. C'est le cas de ceux implantés sur le territoire de la commune de Berrahal. Sous l'impulsion de plusieurs animateurs de cette filière, le dossier de l'oléiculture est actuellement ouvert pour être étudié par les élus de la chambre d'agriculture et la DSA. Régénération, coupage, greffage, redynamisation de l'activité de collecte et de trituration, de commercialisation et d'exportation sont, depuis quelque temps, les sujets de discussion des uns et des autres. La décision de rendre productifs via une opération de greffage, 3 millions d'oléastres, n'est qu'un début. «Tout sera mis en œuvre pour rendre productif ce patrimoine oléastre aujourd'hui à l'état sauvage. L'opération greffage de trois millions d'oliviers que nous envisageons de lancer prochainement sur le territoire de la daïra de Berrahal, n'est qu'un début. Elle est appelée à toucher toute la wilaya d'Annaba. Greffés et défraîchis, ces arbres donneront d'importantes productions d'olives. Aujourd'hui, les quelques usines de trituration tournent très en-deçà de leurs capacités», argumente un des cadres de la chambre d'agriculture. La même opération sera appliquée à d'autres oléagineux. Les résultats positifs enregistrés lors des essais effectués par des experts français dans le cadre de la relance de ce type de culture ont été qualifiés d'encourageants. Le tournesol et le colza sont concernés par ces essais auxquels ont participé des techniciens de l'Institut technique des grandes cultures (ITGC). C'est à Aïn El Berda et El Hadjar que la production de ces 2 spéculations agricoles devrait être lancée. Les mêmes résultats ont été obtenus sur quatre variétés de tournesol à la ferme pilote Hmil Boubaker (Annaba), au domaine Borjiba Abderrahmane (El Hadjar) et Amirat Abdelghani (Berrahal).