Plus de 20 sortes de plantes sont cultivées dans cette pépinière où le travail est très minutieux. La clientèle est constituée, généralement, des ménages et des jeunes couples qui viennent acheter des plantes d'intérieur. La seconde exploitation se situe au niveau de Chaâieb à une vingtaine de kilomètres de Tizi Ouzou. Entre les carrés, cinq ouvriers s'occupent des tâches quotidiennes d'entretien. Sur terrain sont cultivés de jeunes arbres fruitiers, tels les pruniers, les cerisiers, l'olivier, l'oranger et le citronnier. Les amateurs de plantes d'intérieur y trouveront aussi leur compte. Un grand carré est réservé à la culture de la rose avec trois variétés (arbuste, naines et les grimpantes), qui totalisent plus d'une vingtaine de couleurs. Pour M. Belkhis, le choix de la région n'est pas fortuit. «J'ai remarqué que ce créneau manquait terriblement dans la région, du coup je me suis dis pourquoi ne pas investir ici». Pointant le doigt vers l'extérieur, il affirme avec une pointe d'amertume : «Regardez dehors, c'est un véritable désert.» A ses yeux, la protection de l'environnement passe aussi par ce genre d'investissement. Il nous raconte, ensuite, toutes les péripéties qu'il faut traverser pour réussir dans ce créneau. Les difficultés ne manquent pas : de la recherche d'un terrain, plus ou moins fertile, à la disponibilité de l'eau en grande quantité, en passant par l'électricité et l'impôt qui réduit la marge de manœuvre de cet amoureux de la nature et des plantes. «On nous rend visite uniquement pour prélever les impôts», fulmine-t-il. Revenant à son exploitation, il avoue que «toutes les précautions sont prises. Nous sommes suivis et conseillés par un ingénieur en agronomie. Et on connaît très bien les besoins de nos plantes». La demande des clients sur le produit reste variable, selon les saisons. L'on constate qu'entre les mois de décembre et d'avril, les arbres fruitiers sont les plus demandés. Les fleurs et les plantes d'intérieur sont prisées à partir du mois de mai. M. Belkhis se dit satisfait, même s'il constate un manque d'engouement des gens pour les plantes décoratives ou les fleurs : «La fleur est aujourd'hui un luxe. Les gens achètent selon leurs moyens. Je trouve que le prix des fleurs est proportionnel au coût de la maintenance et de l'âge de la plante.» En dehors de l'aspect commercial, la pépinière de M. Belkhis, située à Chaâieb, attire beaucoup de monde. C'est l'endroit favori des familles et des couples, souhaitant trouver un moment de répit et de béatitude. Ici, l'air est frais et le climat est tempéré. L'intérieur est agréablement organisé. Des petites parcelles, bordées avec de jeunes arbres, sont séparées par d'étroites allées, permettant de se déplacer dans la propriété, entre une variété de parfums confus. Ces petits espaces verts sont aménagés avec des tables de terrasse en marbre. En somme, un décor qui invite à la méditation.