Après le génocide commis par l'armée israélienne contre les populations civiles de Ghaza avec la coupable complicité des Américains et des capitales occidentales, pouvait-il y avoir encore le moindre doute sur les relations quasi filiales liant les grandes puissances de ce monde à l'entité sioniste ? Quand on ferme les yeux sur les crimes abominables commis par les Israéliens à Ghaza, des crimes qui n'ont même pas épargné les enfants surpris, y compris dans leurs écoles comme ce fut le cas suprême provocation ! de l'attaque de l'établissement scolaire de Ghaza géré par les Nations unies, faudrait-il s'étonner de la mobilisation spontanée et bruyante de ces pays pour saborder la conférence de l'ONU de Genève (Durban II) sur le racisme ? Encore une fois, Occidentaux et Américains ont choisi naturellement leur camp en se faisant les infatigables avocats d'Israël même sur des dossiers comme celui du racisme, à l'ordre du jour de la conférence de Genève, où l'arme du crime, les éléments à charge contre Israël ne manquent pas au regard de sa guerre d'extermination du peuple palestinien pour épingler l'Etat hébreu. Le prétexte de la présence à cette conférence du boutefeu président iranien M. Ahmad Ahmadinejad, qui n'a jamais mâché ses mots pour dire tout haut ce qu'il pense sur la nature du régime israélien et d'autres voix aux positions tout aussi tranchées, avancé par ces pays pour justifier leur boycottage de la conférence en agitant l'épouvantail de l'anti-sémitisme relève tout bonnement de la mauvaise foi. Ces pays qui ont officiellement boycotté cette rencontre ont fini par se faire représenter au niveau de leurs ambassadeurs sommés par leurs gouvernements respectifs — ils étaient une vingtaine de diplomates — de quitter la salle pour protester contre les déclarations à la tribune de la conférence du président iranien qualifiant Israël d'Etat raciste. En vérité, c'est qu'en prenant la défense d'Israël, ces pays tentent de faire diversion sur le phénomène du racisme qui n'est pas le monopole exclusif d'Israël. Le droit des minorités est également un leurre dans le monde dit libre. Et c'est le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, représentant un pays qui compte parmi les alliés les plus inconditionnels de l'Etat d'Israël qui relève le paradoxe du plus puissant allié d'Israël : les Etats-Unis d'Amérique lesquels, d'un côté, prennent la mouche et dénoncent avec force les déclarations jugées provocantes du président iranien sur Israël tout en réitérant, par ailleurs, la disponibilité de la nouvelle administration américaine d'ouvrir un dialogue avec l'Iran. En tout état de cause, même si les grandes puissances étaient physiquement absentes à la conférence de Genève, le projet de résolution finale de la conférence a prudemment mis tous les garde-fous pour éviter que le sionisme ne soit assimilé au racisme tel que recommandé par le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, M. Ban Ki-mon, qui a planté le décor et imposé les lignes rouges que la conférence devrait se garder de franchir. Les pays arabes qui furent par le passé les bras séculiers de la résistance palestinienne, notamment ceux engagés dans le cadre du front du refus à tout rapprochement avec Israël dont lequel l'Algérie avait joué un rôle de premier plan, désertent aujourd'hui le terrain de la lutte pour la libération de la Palestine. C'est la rançon des nouvelles alliances stratégiques tissées par la plupart des régimes arabes avec les Etats-Unis.