Elle fut doublement réussie lorsque l'ami du cheikh, le Milianais Benblidia Brassens pour les intimes, a été sollicité pour interpréter uniquement L'Auvergnat et Les Copains d'abord, dans une atmosphère détendue, alors qu'il était 1h15. «Excusez-moi, je m'adresse à mes amis Meskoud et Benzama», lança-t-il. «Je vous ai ravi la vedette cette nuit», dira-t-il en riant. Cette manifestation culturelle, gérée par la direction de la culture de la wilaya de Tipaza, avait tenu en haleine les mélomanes et les familles des localités environnantes durant quatre soirées, du 4 au 7 juillet, au niveau du centre sportif de jeunesse. Le programme de l'ultime soirée a été entamé par la 3e association musicale de Koléa, en l'occurrence El-Fen El-Açil. L'orchestre dirigé par le président de l'association, Brahim Beledjrab, avait, dès le départ, donné le tempo et les couleurs de la soirée, d'autant plus que le chef d'orchestre avait pris la peine d'expliquer à l'assistance les circonstances de la création de quelques morceaux de musique, comme celle de l'histoire du mufti Kebabti, décédé en Egypte après avoir été exilé par les forces coloniales françaises, qui avaient jugé que cette personne faisait des prêches pour sensibiliser les citoyens algériens. L'autre morceau musical Bachraf adjami illustrait le conflit qui avait opposé Haroun Errachid à son premier ministre, Djaâfar El-Barkami. Le morceau musical en question était produit à l'origine par Boualem Titiche avec sa zorna, avant que Cheikh Brahim Beledjrab ne l'interprète à l'aide des instruments musicaux. Ces «leçons» du président de l'association El-Fen El Açil ont été écoutées dans un silence religieux par l'assistance, avant qu'une salve d'applaudissements ne retentissent et des youyous ne fusent dans la salle. Accompagné, par une brochette d'artistes de l'association Dar El Gharnatia de Koléa, la chanteuse Zakia Kara Terki fait son apparition sur scène pour offrir un tour de chant d'une grande qualité. La «diva» de la musique andalouse et du haouzi, à la demande du public, a chanté sa chanson tube intitulé Lahnina (La tendre, ndlr). Zakia Kara Terki avait emporté l'assistance mixte, avide de cet art musical pour le faire tanguer au rythme de ses chansons. Ce fut ensuite au tour de cheikh Mohamed Cherchali de rejoindre la scène en compagnie des musiciens des associations Errachidia de Cherchell et Ziria de Miliana (wilaya d'Aïn Defla). Le chaâbi reprend alors sa place lors de cette manifestation culturelle. Des chansons qui n'ont pas laissé Meskoud, Benzama, Benblidia et autres artistes indifférents. Le public répondait en chœur aux refrains. Le cheikh avait su transmettre les messages d'amour et de solidarité à travers ses chansons avant qu'il n'interprète sa chanson fétiche chantée par d'autres artistes, Aïyne zerka. Beaucoup d'émotions, de souvenirs et de retrouvailles avaient caractérisé les moments qui avaient suivi le tour de chant de Mohamed Cherchali. La présentatrice a fait alors appel, à la surprise générale, l'ami de Cherchali, Georges Brassens, qui surgit au milieu du public pour chanter ses deux chansons, superbement appréciées par une assistance ravie, après avoir passé ces instants furtifs de joie à Tipaza.