En accueillant le séminaire international sur l'archéologie, l'université de Tébessa vient certainement d'écrire une page très importante dans son histoire assez courte… La rencontre étalée sur quatre jours (du 25 au 29 avril 2009), crée en effet l'événement à Tébessa et en fait la capitale, même éphémère, du patrimoine archéologique et de sa conservation. Le séminaire mobilise beaucoup d'énergie et suscite l'intérêt de par son menu scientifique diversifié et consistant. Une fois terminées les interventions protocolaires, notamment celle du wali de Tébessa et du représentant du ministère de la Culture, les participants sont tout de suite entrés hier dans le vif du sujet grâce aux communications du professeur Slimane Hachi du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah) et du docteur Mourad Betrouni du ministère de la Culture, bien appréciées par l'assistance. Une présence de spécialistes de plusieurs disciplines puisque les archéologues croisent leurs regards avec ceux des architectes-urbanistes et des historiens ; des spécialistes venus du Maroc, de Tunisie, mais aussi de France et d'Italie. Les Italiens composaient d'ailleurs une véritable délégation, mandatée par l'université de Trento, qui, à l'occasion, a signé, hier, une convention avec l'université de Tébessa, inaugurant ainsi une ère de collaboration qui leur permettra d'apporter leur savoir-faire dans le domaine de la recherche archéologique et aussi aux enseignants et étudiants de Tébessa qui vont bénéficier de sessions de formation et d'échanges dans le domaine. Le parc archéologique de Tébessa est le plus important en Algérie mais il demeure méconnu. Ce trésor inestimable n'a pas trop changé depuis la carte de Stéphane Gsell, élaborée il y a environ un siècle. Une chose est sûre, ce patrimoine subit beaucoup de dégradations. Bien qu'il puisse devenir une ressource économique considérable à condition de l'aborder d'une manière scientifique et d'impliquer les populations qui sont son meilleur gardien, selon l'universitaire Mariette Devos Raaijmakers, de l'université de Trento. Une soixantaine de communications sont prévues et dans ce foisonnement scientifique, le seul déficit est celui du temps. La cheville ouvrière de ce rendez-vous mémorable est sans conteste l'association Minerve qui a tout fait, depuis l'idée embryonnaire jusqu'aux menus détails de l'organisation, sachant qu'elle est intervenue aussi au niveau scientifique grâce à ses accointances avec l'association française Aouras et ses propres relations avec l'université italienne. L'idée est de provoquer une étincelle qui, elle, pourra encourager un sursaut pour valoriser le patrimoine de Tébessa, estime Mourad Hamdene, président de l'association. Selon lui, il s'agit aussi de créer l'émulation chez d'autres acteurs associatifs pour prendre l'initiative et s'imposer comme maillon incontournable et efficace dans la lourde tâche de valorisation des trésors archéologiques de l'Algérie.