En partenariat avec le Management business institute, un établissement de formation à vocation internationale basé à Sétif, la faculté des sciences économiques et des sciences de gestion a organisé, hier, au campus central de l'université Mentouri de Constantine (UMC), une journée d'étude. Celle-ci est essentiellement destinée aux enseignants issus des 17 facultés de l'est du pays, lesquelles sont placées sous la tutelle de la CRU Est (Conférence régionale universitaire de l'Est). Seul point inscrit à l'ordre du jour, la refonte du Plan comptable national (PCN) a été au cœur du débat organisé autour des deux animateurs de cette journée, Djamel Djerad, commissaire aux comptes et expert-comptable à Alger, et Yahiaoui Mohamed, formateur et expert-comptable à Sétif. Initiateur de cette journée, Abdelaziz Charabi, doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion à l'UMC, expliquera que « les profondes mutations subies par le PCN étaient incontournables, en raison de l'internalisation des économies, la globalisation de l'économie mondiale et la mondialisation des marchés de capitaux résultant des nouvelles données économiques qui placent de facto la comptabilité au centre des mécanismes des marchés internationaux ». Et d'ajouter que « cette globalisation s'est soldée par l'adoption et l'harmonisation de nouvelles normes comptables, devenues vitales par rapport aux immenses scandales financiers survenus en cascade outre-atlantique et sur le vieux continent et qu'il fallait, pour rétablir la confiance, mettre en place des processus de transparence et de lisibilité des comptes en mesure de freiner, sinon d'éradiquer ces dérapages financiers ». Il précisera par ailleur : « Ne pouvant à aucun prix rester en retrait devant ce mouvement international, l'Algérie décidera d'adopter, à son tour, un plan articulé autour des nouvelles normes comptables connues sous le sigle IFRS, signifiant normes comptables internationales standardisées. Le nouveau PCN, qui sera appliqué et généralisé en Algérie en 2010, n'aura rien de commun avec le premier, adopté jadis dans le cadre d'une économie planifiée de type socialiste ». Pour la petite histoire, il est utile de rappeler que le centre national de comptabilité avait, en 1998, sur instruction du ministère des Finances, élaboré un plan comptable national en s'appuyant sur ces nouvelles normes. Différentes moutures avaient été présentées dans ce contexte. Huit ans plus tard, l'avant-projet sera adopté par le conseil du gouvernement au second trimestre 2006 avant de faire l'objet d'un grand débat à l'occasion de la tenue, les 4 et 5 novembre 2006, de la conférence nationale de l'ordre des commissaires aux comptes et comptables agréés. Au terme de son adoption par le parlement, la mise en œuvre du nouveau plan comptable national, prévue dans un premier temps pour 2008, sera finalement reportée dans l'attente du blanc-seing donné au plus haut niveau des ministères de tutelle, d'où le scepticisme affiché par certains experts quant à sa mise en place effective annoncée pour l'année 2010.