Les secteurs d'activités où l'on enregistre le plus d'accidents du travail et de maladies professionnelles sont l'interprofessionnel, le bâtiment et les travaux publics et la métallurgie, a indiqué Mme Saïda Iles, directrice de l'Institut national de prévention des risques professionnels (INPRP). Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne lll de la Radio nationale, Mme Iles a indiqué, citant des chiffres des services de médecine du travail des centres hospitalo-universitaires (CHU), que la prévalence dans la branche interprofessionnelle est de 25% d'accidents du travail et de 35 % de maladies professionnelles, suivie par celle du BTPH et la métallurgie avec 12 % d'accidents du travail et 23 % de maladies professionnelles. Les branches des transports et de la manutention enregistrent elles aussi un grand nombre de victimes. Mme Iles n'a toutefois pas indiqué le nombre de personnes victimes d'accidents du travail ou de maladies professionnelles. Affirmant que l'Algérie a mis en place un arsenal juridique assez « étoffé », elle note que de nombreuses entreprises ne respectent pas la législation. « Ce qui pose problème, ajoute-t-elle, est le respect du cadre législatif. L'employeur n'est pas censé méconnaître la loi. Il est obligé de respecter cet arsenal juridique afin de réduire le nombre d'accidents du travail et de maladies professionnelles. Tous les employeurs doivent avoir des services de travail, des commissions d'hygiène et de sécurité. » La directrice de l'INPRP soutient que « l'Inspection du travail intervient pour faire respecter la loi ». Mme Iles souligne qu'il est encore nécessaire de faire des campagnes d'information et de communication pour sensibiliser les employeurs. Interrogée sur le marché informel, elle révèle l'existence d'un « gros dossier » qui traite de cette problématique, sans pour autant divulguer le contenu. « Les travailleurs au noir ont compris. Ils pensent à leurs retraites et aux accidents du travail. Ils sont assez conscients », s'est-elle contentée de dire. Par ailleurs, le premier responsable de cet institut regrette que des maladies chroniques comme le diabète ou le stress ne soient pas reconnues comme maladies professionnelles. « La maladie professionnelle répond à des critères pour qu'elle soit indemnisée et reconnue comme telle. C'est la relation de cause à effet qui va déterminer le caractère d'une maladie », estime-t-elle, en révélant l'existence de 85 tableaux indemnisables pour les maladies professionnelles.