Tout ceux qui peuplent l'économie de marché trouvent ainsi chaussures à leurs pieds qu'ils soient consommateurs, producteurs, entrepreneurs, intermédiaires ……Chacun émarge à un dispositif fonctionnel qui satisfait ses attentes. Qu'ils s'agissent des acquéreurs de logements, des demandeurs de véhicules, de promoteurs immobiliers, de chefs de petites, moyennes ou grandes entreprises, de pauvres ou de riche… Toutes les demandes sont encadrées par des mécanismes qui donnent la pleine mesure à l'économie de marché. Il en est ainsi du leasing, du capital investissement avec ses différentes déclinaisons, de la titrisation, des fonds d'investissement, des fonds de garanties, de la bourse, des Organismes de placement communs des valeurs mobilières, de la microfinance… Tous ces véhicules de première génération en vogue dans la plupart des pays convertis à l'économie de marché ont été initiés pour certains dans un contexte de crise et pour d'autres dans un contexte d'aisance financière. Dans les deux situations, ils ont permis au marché de se développer et de négocier la contrainte du financement qui conduit généralement au blocage de la mécanique lourde de l'économie. Satisfaire les besoins ne suffit pas, il faut en susciter d'autres pour faire marcher l'économie et croître sans cesse. L'argent qui est le nerf de la bataille fait souvent défaut et c'est à partir de là que commencent les problèmes. On fait appel alors aux dispositifs financiers qui existent ou à défaut on ” emprunte ” aux autres ce qu'ils ont mis en œuvre comme remède pour contourner la contrainte. Avec la mondialisation, les techniques financières se sont standardisées et il suffit simplement de reprendre le concept avec des adaptations locales. Et on oublie souvent que le produit dupliqué nécessite pour être opérationnel un environnement approprié. L'Algérie a suivi le mouvement de manière administrative avec la volonté de mettre à la disposition du marché les techniques de financement les plus répandues et faciles à maîtriser par les prescripteurs. Mais ces nouveaux mécanismes de financement restent portés uniquement par les textes législatifs. Ils ne sont pas encore opérationnels pour différentes raisons et on explique mal leur éviction du champ économique. Certains dispositifs ont été introduits dans notre législation depuis maintenant plus de quinze ans sans aucune déclinaison sur le terrain. D'autres ont été défendus et soutenus becs et ongles par leurs initiateurs sous le sceau de l'urgence parce qu'il apportent, a-t-on expliqué , la bonne réponse aux problèmes qui sont posés. Seulement, on ne les a pas encore rendu opérationnels à ce jour. Cette boulimie des mécanismes de financement n'a pas fait prospérer l'activité économique qui reste dépendante du seul marché du crédit limité dans son offre aux produits classiques à l'exception du crédit immobilier revu et enrichi par de nouvelles formules. Et même ce produit reste inachevé. Et on se retrouve aujourd'hui avec des dispositifs inexploités qui ont fait pourtant leur preuve dans des contextes similaires , alors que des mécanismes sans ancrage connaissent un développement remarquable. Le crédit à la consommation est certainement sur ce plan une belle réussite. Il reste à l'encadrer par des mesures de protection en direction des consommateurs. Le marché n'est pas encore preneur de ces mécanismes parce qu'il ne sont pas tout à fait au point. Il leur manque l'habillage réglementaire qui tarde à venir.