En ouverturees présentations des collections pour le printemps-été 2005 ont débuté lundi dernier à Paris par un nouveau mot d'ordre - de l'exceptionnel oui, mais du portable aussi - avec les défilés de Dior et de Giorgio Armani. « C'est nouveau, c'est portable ! », se réjouissait Sidney Toledano, PDG de Christian Dior Couture, à l'issue d'un défilé nouvelle mouture réalisé par John Galliano, le créateur vedette de la maison. Changement de décor pour commencer une nouvelle ère. Le long podium surélevé a laissé la place à une salle décorée d'un bric à brac de canapés et fauteuils dépareillés placés devant des paravents recouverts de papier aluminium et des envolées de ballons gonflables argent. Des télévisions empilées diffusaient des images d'archives d'une maison qui célèbre en 2005 le centenaire de la naissance de son fondateur tandis qu'en fond sonore, musiques rock et classique jouaient l'alternance. Qu'y a-t-il de nouveau chez Dior ? Des vêtements de jour, inspirés des années 1960, celles d'Andy Warhol et de sa muse Edie Sedwick. Laines sèches dans des tons acidulés ou cuir noir : le mini est obligatoire quand on ne porte pas de pantalon. Les volumes sont exagérés dans le dos avec des soufflets ou semblants de bénitier. Une veste ajustée projette ses basques en avant. Les toiles de Rembrandt, de Zurbaran et de Cranach sont autant d'inspiration pour le cocktail et le soir livrées en deux versions très théâtrales, mais aux volumes plus maîtrisés qu'à l'accoutumée : velours rouges damassés d'aspect suranné pour des manteaux et des robes de cour volumineux, légèreté des mousselines diaphanes pour des robes à taille Empire destinées à de fausses ingénues au ventre gonflé comme si elles étaient enceintes. Unité de couleur pour chaque moment : le rouge en hommage encore à Christian Dior pour qui il s'agissait de la couleur la plus flatteuse à la lumière des bougies et le blanc, rehaussé de cascades de cristal, pour le soir. La réalisatrice américaine Sofia Coppola et l'ex-égérie des Rolling Stones Marianne Faithful ont visiblement apprécié le défilé. Giorgio Armani aura attendu d'avoir 70 ans pour défiler à Paris. Inscrit pour la première fois dans le calendrier officiel de la couture, le créateur italien a présenté sa nouvelle ligne « Giorgio Armani privé », qu'il définit comme du « luxe sur mesure », devant l'actrice espagnole Penelope Cruz ou encore l'acteur français Olivier Martinez. Cette collection, uniquement dédiée au soir, est composée de trente modèles dans une palette serrée de couleurs : beaucoup de noir, des touches de blanc, d'ivoire, de chartreuse ou de lilas. Bibis sur la tête, l'allure est jeune, fluide et sensuelle. Les femmes ressemblent à des sirènes dans leurs fourreaux étriqués jusqu'aux pieds. Elles deviennent des stars quand les robes longues se terminent par des plis amples soutenus par des crinolines. Les cristaux de roche, les jais et les perles soulignent les satins duchesse et les mousselines de soie, sans jamais les alourdir. Avec Armani, la haute couture n'est pas un laboratoire d'idées, mais les modèles sont irréprochables. La collection doit s'envoler pour Los Angeles. la cérémonie des Oscars aura lieu le 27 février, rendez-vous incontournable pour les couturiers et créateurs -, puis à New York et Hong Kong. Lundi dernier, c'était au tour de Valentino de présenter sa collection avant Chanel et Christian Lacroix le lendemain.