Vingt élus de la wilaya de Ghardaïa ont interpellé, hier, le ministre de la Santé, sur la situation « chaotique » du complexe mère et enfant, Kadi Bakir, exigeant une commission d'enquête. Ils ont dénoncé le transfert de la maternité vers ces locaux alors que des commerçants ont exprimé leurs « inquiétudes » face à l'« absence » de mesures préventives contre la grippe porcine à l'aéroport Moufdi Zakaria. Dans une lettre adressée au premier responsable du secteur de la santé, les membres de l'Assemblée populaire de wilaya de Ghardaïa, à leur tête la commission de la santé, ont dénoncé la politique « du bricolage et des efforts anarchiques » qui, selon eux, se fait « au détriment » de la santé du citoyen. Après avoir salué la fermeture du service de pédiatrie, qualifié de « cauchemar d'une quarantaine d'enfants » et l'évacuation de ces derniers vers l'hôpital de la ville, les élus ont sévèrement critiqué la décision de le remplacer par le service maternité, « comme si le problème de la fermeture de la pédiatrie était lié au manque d'espace et non pas au non-respect flagrant des normes d'hygiène, de salubrité et de santé.. » Selon les membres de l'APW, l'étage qui abritait la pédiatrie « est un exemple de violation des normes techniques en matière de construction de centres de santé et constitue un exemple de dilapidation des deniers publics et une mauvaise gestion dont les conséquences sont lourdement subies par les citoyens ». A ce titre, les signataires se sont demandé jusqu'à quand le service pédiatrie persistera-t-il dans la situation d'illégalité dans laquelle il est depuis son transfert vers l'hôpital de la ville. De ce fait, les élus ont exigé l'annulation « des décisions qui portent atteinte à la santé des citoyens, l'envoi urgent d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur la construction du complexe mère et enfant, notamment le service pédiatrie, et aussi l'obligation d'un accord du ministère de la Santé, pour tout projet pris en charge par la direction de la santé, avant toute réalisation dans un souci de respect des normes en la matière » . Par ailleurs et étant donné que la ville de Ghardaïa est dotée d'un aéroport international, avec des vols directs reliant certains pays d'Europe à la région, un groupe de commerçants et d'habitants a fait part de ses vives inquiétudes au directeur de la santé publique, depuis l'apparition de la grippe porcine dans de nombreux pays. Dans cette lettre, les signataires ont exprimé leurs « vives inquiétudes » face à « l'arrivée quotidienne » de groupes de touristes dans le souk de la ville, sachant que, selon eux, « aucune mesure de prévention contre cette grippe n'a été prise au niveau de l'aéroport Moufdi Zakaria ». Ils se sont demandé pourquoi les autorités n'ont pas annulé les vols internationaux en direction de Ghardaïa, « dans un souci de prévention contre toute contamination ». « Préoccupation légitime, mais inutile », a affirmé un responsable au niveau de l'aéroport. Selon lui, « la saison estivale a pris fin le 25 avril dernier, et avec elle les vols directs venant d'Europe ont été annulés, jusqu'au mois d'octobre prochain ». « Tous les touristes qui viennent à Ghardaïa passent par l'aéroport d'Alger, ou des autres villes du Nord, où un dispositif de prévention a été mis en place », nous a expliqué notre interlocuteur.