La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) a mis en circulation de nouvelles rames automotrices. Sauf que les tarifs « excessifs » appliqués ont dissuadé plusieurs usagers des lignes de banlieue de les emprunter. Ce « rejet » a poussé la SNTF à revoir à la baisse ses tarifs. Il reste que ses gestionnaires estiment, à raison, que cette décision ne leur permet pas de rentrer dans leurs frais. Ils appellent les pouvoirs publics à « prendre en charge le différentiel ». « La société est dans son bon droit quand elle a décidé d'appliquer ces tarifs pour amortir un investissement de plusieurs milliards de dinars. Mais il reste que les usagers ne peuvent payer leurs tickets, la plupart étant des fonctionnaires ou des étudiants. Ce dilemme sera posé au lendemain de la mise en service du métro et du tramway, une subvention de l'Etat ne serait pas de trop », souligne Mouloud, rencontré à la gare de l'Agha. La solution ? Le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et du Tourisme aurait pu intervenir et ainsi « prendre à son compte » une partie des charges. « Un fonds aurait pu être mis en place par ce ministère. En plus d'aider à la plantation d'arbres, des mesures plus appropriées auraient pu être prises pour promouvoir un mode de transport moins polluant. Les trains, surtout ceux qui ne roulent pas au diesel, compenseraient plusieurs véhicules et polluent moins », insiste le fonctionnaire qui prend le train de Thénia pour rejoindre son lieu de travail à la rue Hamani, à Alger-Centre. Les trains de banlieue sont une solution au calvaire vécu par des citoyens devenus plus « mobiles ». Ces trains participent à la fluidité du trafic sur les routes mais aussi à réduire la pollution. Les voitures prises dans des encombrements, en raison des barrages routiers, polluent bien davantage. Des automobilistes sont obligés de faire des détours inimaginables : car des rues et des passages sont fermés et interdits à la circulation en raison de la présence d'administrations de souveraineté, « sur lesquelles pèserait une menace d'attentat ». Le trafic de banlieue assure à lui seul 55 000 voyageurs/jour, représentant quelque 60% du trafic national. « Le nombre de voyageurs transportés en 2008 s'est élevé à 21 millions de personnes », a indiqué le directeur à la clientèle de la SNTF, Tewfik Rahmouni, lors d'une conférence de presse organisée mercredi dernier, a rapporté l'APS. Il ajoutera : « la SNTF a pris possession de 22 automotrices sur les 64 prévues dans le contrat de renouvellement de ses trains dont 12 sont déjà en exploitation. » SNTF : de Nouveaux tarifs La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) a mis en application, depuis dimanche dernier, une nouvelle tarification sur le réseau banlieue touchant uniquement les automotrices électriques, a indiqué mercredi à Alger un responsable de cette entreprise, repris par l'APS. « La mise en exploitation des automotrices électriques sur le réseau banlieue algérois nécessite une nouvelle tarification en raison des charges colossales générées », a précisé le directeur à la clientèle auprès de la SNTF, Tewfik Rahmouni, lors d'une conférence de presse. Le billet Alger-El Affroun (66 km) coûte ainsi 100 DA tandis que le billet Alger-Thénia (50km) est de 80DA. « L'abonnement mensuel pour ces deux villes est respectivement de 4 875 DA et de 3 785 DA », a ajouté M. Rahmouni, précisant que ces tarifs sont valables uniquement sur les trains électriques mis en circulation il y a quelques jours. Les anciens tarifs (75 DA et 60DA, ndlr) continueront d'être appliqués sur les trains diesel encore en service mais qui seront retirés de la circulation. Le prix de revient de la liaison Alger-El Affroun par les nouvelles automotrices s'élève à 180 DA pour Thénia et 230 DA pour El Affroun, selon Tewfik Rahmouni.