La Journée mondiale de la sage-femme, coïncidant avec la journée du 8 mai de chaque année, constitue une occasion pour rappeler les difficultés d'un métier où la relève fait défaut, alors que le nombre de naissances est en croissance continue. C'est du moins le constat que nous livre l'une des doyennes des sages-femmes, Zerouki Hnifa, qui, proche de la retraite, assure toujours avec amour et dévouement son métier, sa passion de sage-femme, au niveau de l'hôpital de Ben Boulaïd, relevant du CHU Frantz Fanon de Blida. « En moyenne, nous assurons entre 35 à 40 accouchements en 24 heures, mais durant la saison estivale, le nombre peut dépasser facilement la soixantaine. En août 2008, nous avons enregistré, une fois, un pic de 130 accouchements en 24 heures », affirme Zerouki H'nifa. Le métier de sage- femme est très stressant. Selon les propos de notre interlocutrice, cet état de fait est imputable, d'une part, à la nature même de cette noble tâche et, d'autre part, au manque flagrant d'effectifs dans ce domaine pour répondre proportionnellement à la demande toujours croissante. « Il ne faut surtout pas oublier, explique-t-elle, que le manque de préparation de la femme accouchante complique notre tâche qui consiste, non seulement à accompagner la patiente avec le maximum d'attention, mais aussi à assurer un environnement d'amour et d'affectivité. En Europe, les femmes sont bien préparées pour l'accouchement. La femme qui va affronter un accouchement devra être préparée psychologiquement pour la circonstance. » Entre l'hôpital Ferroudja (actuel Mohamed Yazid) en 1973 et le service maternité de l'hôpital de Ben Boulaïd en 2009, 36 ans de patience, de difficultés et de moments de joie se sont écoulés, sans pour autant que l'une des doyennes des sages-femmes blidéennes soit prête à tout oublier. Madame Zerouki affirme en effet avoir déjà ébauché l'écriture d'une anthologie de textes qui figent les moments qu'elle a vécus au contact des femmes en difficulté, mais, surtout, des cris de bébés sortis du ventre de leur mère, comme dans une opération de sauvetage.