U n grave incident s'est produit, jeudi dernier, au complexe d'ArcelorMittal El Hadjar. Prévu pour être organisé, jeudi dernier au sein de l'usine, le conseil des 30 sections syndicales de l'usine, dont l'objet est « bilan et perspectives », a été empêché de force par ceux qui ont été qualifiés de réfractaires au changement. Bilan : trois travailleurs – auxquels le SG doit son salut – ont été blessés. Ils avaient tout fait pour lui éviter un lynchage en règle. « Le conseil syndical programmé pour jeudi 7 mai n'est pas allé à son terme. Il a été arrêté dès l'entame suite à l'agression dont furent victimes les membres du bureau et le secrétaire général par intérim Smaïl Kouadria », informera le syndicat, dans un appel rendu public aux 7200 travailleurs de son usine. Ces derniers ont été invités, par ailleurs, à prendre part à un rassemblement de travailleurs qui se tiendra demain à 9h. Les sidérurgistes seront appelés à se prononcer sur la désignation d'un nouveau secrétaire général à la tête de leur syndicat. Qui sont ces « trouble-fêtes » ? A cette interrogation, l'appel aux travailleurs a apporté une réponse. En effet, selon lui, « les auteurs de cette agression physique sont des délégués syndicaux chargés d'empêcher la tenue du conseil syndical puisqu'ils désapprouvent le renouvellement du syndicat d'entreprise à même d'acquérir sa légitimité nécessaire pour ses démarches quotidiennes ». Sur place, plusieurs délégués syndicaux présents à cette réunion, à laquelle ont également pris part plusieurs dizaines de travailleurs, ont été choqués par l'attitude des agresseurs conduits, avons-nous constaté, par le fils de Aïssa Menadi et de Abdelhamid Houamri. Ce dernier est l'ex-président du comité de participation de l'usine écarté dernièrement par les membres de son bureau pour mauvaise gestion des œuvres sociales des travailleurs. Pour Smaïl Kouadria, qui a saisi immédiatement Abdelmadjid Sidi Saïd, le patron de l'UGTA, et la direction générale du complexe, « il est temps que ce genre d'intimidation et de dépassement soit révolu. Il est temps également d'asseoir une véritable démocratie qui soit profitable à nos travailleurs ». Sur un ton menaçant, le fils de Aïssa Menadi a mis en garde l'assistance. Il a interdit aux présents d'organiser des élections sans l'aval de son père qui, pour rappel, est député et président d'un club de football, n'ayant aucune relation de travail avec le complexe. Par ailleurs, l'élection d'un secrétaire général de syndicat est, selon l'union de wilaya, indispensable, car les élections des délégués de sections avaient été effectuées le 21 septembre 2008. Installés depuis, ils activent chacun dans sa section respective. A la veille de la reprise des négociations avec l'employeur, prévues avant le préavis de grève du 6 juillet 2009, Sidi Saïd est appelé donc à installer un SG ou confirmer celui qui est en poste pour les entamer. Fort du soutien des travailleurs, Smaïl Kouadria est pressenti pour les représenter officiellement.