Siégeant, au titre de sa 1ère session ordinaire, l'assemblée populaire de la wilaya de Mila a examiné, dimanche et lundi, les dossiers de l'aménagement urbain et de l'emploi. Exécutif et élus se sont penchés, deux jours durant, sur des dossiers d'une importance vitale, car le challenge, qui n'est pas des moindres, consiste à mûrir des stratégies aptes à sortir la wilaya d'une ruralité prégnante, exacerbée par les erreurs cumulées des années antérieures. En ce sens, de mirobolantes enveloppes ont été mobilisées par l'Etat pour l'humanisation du cadre de vie citoyen et la promotion d'un urbanisme novateur qui tienne compte des évolutions et des mutations sociales, hélas, pour des résultats controversés. Balayant d'un coup de main l'idée dominante que l'aménagement urbain se conçoit sur la réalisation des trottoirs, du carrelage ou de l'éclairage, le wali, Djamel-Eddine Salhi, martèlera que « l'ère est venue d'initier une réelle dynamique d'aménagements urbains en milieu rural et envisager des politiques fiables d'occupation spatiale et harmonieuse des espaces ». L'état des lieux (dans l'ensemble des villes et localités de la wilaya) est très peu reluisant, comme ont donné à le constater les représentants du peuple qui ont mis à nu le phénomène des constructions illicites, les multiples incohérences urbanistiques, l'absence quasi-totale du contrôle et du suivi techniques, la construction d'équipements publics sur des terrains instables, le non-respect des cahiers des charges et le détournement d'investissements vers des activités de commerce. « Les insuffisances et les carences relatives aux aménagements urbains proviennent essentiellement des chevauchements des prérogatives entre les collectivités locales et les différents secteurs publics, puisque l'urgence, selon la vision des tutelles centrales, était la concrétisation de programmes d'habitat tous azimuts pour infléchir le fléau de la crise du logement », a fait remarquer le chef de l'exécutif. Un intérêt particulier et une priorité à part entière ont aussi été consacrés à l'épineuse question du chômage, une équation qui a été au centre des préoccupations, tant des élus du peuple que des instances exécutives. Des efforts avérés, impliquant de gros budgets, ont été consentis par les pouvoirs publics pour atténuer l'ampleur du chômage endémique qui rattrape des franges énormes de la population. Erigé en cheval de bataille pour la stimulation de l'emploi et de la création de la richesse à travers les multiples dispositifs de promotion et de développement de la microentreprise, cette stratégie n'a jusque-là donné que des résultats fort mitigés. Les réticences des banquiers à financer des centaines de projets restés en rade et les règles prudentielles rigides, souvent érigées en écueil par les organismes financiers, ont été les principaux facteurs bloquant cette dynamique. Les 296 dossiers ayant obtenu les faveurs des banques sur un total de 1 024, recueillis entre le 1er avril 2004 et le 30 avril 2009 par la Caisse nationale des assurances chômage (Cnac), en est l'une des illustrations édifiantes à cet effet.