Dans une correspondance adressée aux responsables de la wilaya de Bouira, quelque 200 commerçants, exerçant au niveau du marché de la ville, situé à proximité de la gare routière, protestent contre la décision prise par les pouvoirs publics portant délocalisation dudit marché (lire El Watan du 12 mai 2009). Cette dernière réaction des protestataires intervient suite à la démolition du mur d'enceinte du marché faite avant-hier par les autorités municipales. Cette opération a pour objectif, selon le maire de la ville, M. Larbi, l'élargissement de la route allant du carrefour de la rue Fatma N'Soumer jusqu'au siège de Cevital, en vue de créer un nouveau boulevard. Ces travaux de démolition qui ont touché quelques étals, ont fait réagir les concernés. Ceux-là, dont certains se sont déplacés à notre bureau, affichent un refus catégorique de déménager vers les six marchés de proximité prévus en compensation par les autorités de wilaya, et dont trois sont en cours de réalisation au niveau des quartiers de Draâ El Bordj et 1100 Logements. « Cela fait plus de 10 ans depuis que j'exerce dans ce marché, et ce n'est aujourd'hui que je vais déménager », dira, dépité un commerçant rencontré sur place. Nos interlocuteurs visiblement désabusés évoquent une requête accompagnée de quelques 1000 signatures qui sera adressée aux autorités compétentes. Car, selon eux « les responsables n'ont pas pris en considération notre situation de pères de familles ». Ils déclarent accepter le réaménagement et le nettoyage du marché, mais pas sa fermeture. A ce titre, le maire de la commune de Bouira qui a annoncé avoir dépensé en 2005 plus de deux milliards de centimes pour l'aménagement dudit marché pour cause d'insalubrité, le comparant à une porcherie. Selon lui, « c'est la seule raison qui nous a amené à procéder à la délocalisation définitive de ce marché ». Un son de cloche que semblent bien ignorer les mécontents qui se réfèrent à une réunion présidée par le wali, et où ce dernier a promis, selon nos interlocuteurs, le nettoyage du marché et non sa fermeture. Un point ayant été évoqué avec force dans la correspondance en notre possession. Sur ce, les commerçants lancent un appel à toutes les autorités concernées pour revenir sur leur décision, et par là maintenir le marché à son emplacement d'origine. Car, enchaînent-ils « notre activité au niveau de ce marché reste notre seule source de revenu, et sa fermeture va exposer un millier de familles à des conditions sociales difficiles ». Les commerçants se disent en tout cas, déterminés à ne pas baisser les bras et à enclencher des actions « musclées » dans les prochains jours. Certains d'entre eux ont même évoqué l'éventualité d'investir la rue en organisant une marche de protestation contre cette mesure. Amar Fedjkhi , S. Chabane