La culture vit un marasme certain, malgré les investissements consentis par l'Etat sur le plan infrastructurel. La fermeture du conservatoire de musique El Hachemi Guerouabi à Chlef pendant plus de sept mois, à cause d'une coupure d'électricité pour non-paiement des factures de consommation, en est la parfaite illustration. Et dire que cet établissement avait coûté au Trésor cinq milliards de centimes et commença même à accueillir les artistes en herbe pour des cours d'initiation et de formation en musique andalouse et chaâbi, en plus de la danse classique. Même si la reprise a eu lieu tout récemment, les stigmates de cette paralysie prolongée restent présents. En témoigne le peu d'engouement que suscite cette activité auprès des jeunes et de ceux qui, avant eux, fréquentaient les lieux. Trois autres nouvelles structures, et non des moindres, vivent la même situation depuis plus de deux ans. Il s'agit du musée régional, de la bibliothèque de wilaya, tous deux implantés au chef-lieu de wilaya et du Théâtre de verdure de Ténès. Leur point commun : l'absence d'un statut de fonctionnement qui entrave la gestion et complique sérieusement la tâche des personnels d'encadrement. Ces derniers se débrouillent comme ils peuvent pour assurer un semblant d'activités qui ne trompe d'ailleurs personne, tant l'exploitation est boiteuse. On croit savoir que c'est le ministère de la Culture qui élabore et accorde le fameux statut, sans lequel les gestionnaires locaux ne peuvent ni recruter leur personnel ni consentir la moindre somme inhérente à l'exploitation de ces édifices.