Encore une fois, la corporation aura mis en avant ses dissensions, que personne ne peut nier tant elles sont criardes et profondes. Si les différents points de vue sont salutaires à l'expression d'une diversité fertilisante, les dissensions, notamment lorsqu'elles portent sur des aspects moraux et déontologiques de la pratique journalistique, ne peuvent que nuire à la profession. La connivence qui s'est installée entre la radio locale et une partie de la presse écrite est suspecte à plus d'un titre. Pourtant, elle est réelle et palpable, alors qu'à aucun moment la diversité de points de vue et de journaux n'a été mise à l'honneur au siège de la radio d'Etat. La moindre des cohérences serait d'instituer une revue de la presse à défaut de recevoir ceux qui l'animent. Ensuite, il y eut une réception au siège de la mairie de Mostaganem, avec un direct sur les ondes. Que la radio se sente chez elle à la mairie n'est qu'évidence entre institutions publiques. Mais que les collègues aillent en groupes y honorer pêle-mêle responsables et vétérans de la plume, dénote d'une dérive certaine. La raison aurait voulu que ce soit l'inverse qui se produise. Puis il y a le choix du lieu qui est suspect à plus d'un titre. Des collègues en ont été expulsés sans le moindre remord de la part des responsables. Des délibérations publiques ont été tenues à huis clos, afin d'en exclure des journalistes trop présents. Cette connivence n'est-elle pas suspecte ? En ce sens qu'elle se fait forcément contre le bon sens, mais surtout parce qu'elle ne peut ne pas dérouter le lecteur. Plus que jamais, la corporation a besoin de cohérence.