S'agissant d'une région où l'hiver pointe dès octobre pour entamer une bonne partie du printemps, la neige n'est pas un fait exceptionnel sur les monts de Djebel Amour. C'est plutôt la règle. Aussi meurtrières que bénéfiques, voire souhaitées, les chutes enregistrées depuis jeudi dernier n'ont pas été abondantes. A défaut de flocons, de neige fondante riche en eau, Aflou et ses environs ont eu droit à la poudreuse. Neige très fine pas plus grosse que des grains de sable, ce phénomène qui s'explique par l'altitude (plus de 1400 m) et la chute brutale de la température (-10 c° le jour) peut être très dangereux conjugué à des vents violents. A peine quelques centimètres ont suffi à rendre impraticables les axes routiers desservant Tiaret, Djelfa et El Bayadh. La dangerosité des routes en raison du verglas - plus de 20 cm de glace par endroits - a sérieusement perturbé l'approvisionnement en produits alimentaires, et ce, en dépit du rappel de réflexes retrouvés, en l'occurrence le salage. Du coup, les prix des légumes ont triplé. Les boulangers manquent de farine, l'eau ne coule pas des robinets et certaines écoles ont dû fermer leurs portes à cause des pannes des chauffages. Les sapeurs-pompiers, qui font état de deux blessés légers lors d'un accident de la circulation, ont dû intervenir pour secourir deux personnes asphyxiées par le gaz. Par ailleurs, bien que l'on continue à recourir à des moyens de fortune pour le chauffage en zone rurale, l'existence d'un stock de gaz butane jugé suffisant a permis de satisfaire la demande. Au niveau des quartiers nouvellement raccordés au réseau de gaz de ville, l'ambiance est à la fête, les écoliers ayant transformé, le temps d'un week-end prolongé, les routes escarpées qui y mènent en pistes de patinage. Pour les chasseurs, les nuits de pleine lune quand il neige, c'est l'occasion idoine pour faire le plein de gibier. En effet, dans de telles conditions, perdrix, lapin et lièvre se font prendre à la main sans aucune arme.