Avec des terres agricoles à profusion et des potentialités hydriques énormes, a priori, la région de Ben Azzouz est prédestinée à une vocation agricole. En effet, 90 % de la population cultive la tomate, une activité qui a d'ailleurs fait la réputation de la région, d'autant plus qu'il y a quelques années seulement, le quart de la production nationale provenait des plaines de la commune. Aujourd'hui, la région vit presque dans l'ombre de ses années de gloire, et cette spéculation commence à s'essouffler. Les superficies cultivées au niveau de la wilaya ont d'ailleurs considérablement chuté passant de 9000 ha durant la dernière décennie à 5000 ha en 2009. Cette situation a d'ailleurs conforté le choix de nombreux agriculteurs à investir dans d'autres cultures plus sûres. En attendant le décollage tant espéré par les agriculteurs de la filière, la commune de Ben Azzouz tente déjà de miser sur un tout autre secteur jamais exploité jusque-là. Elle dispose d'une des plus belles plages de la wilaya, Kef Fatma en l'occurrence, qui a été délaissée des années durant. Aujourd'hui, tous les espoirs reposent sur la réussite de la saison estivale. Plusieurs travaux sont en cours de réalisation ; le plus important concerne l'aménagement de la route reliant la commune de Ben Azzouz à la région de Zouaraâ. « L'accès à la plage se trouvait dans un très mauvais état, les estivants étaient obligés de faire le détour par Guerbès pour pouvoir y accéder, aujourd'hui les travaux de revêtement sur 13 km sont en voie d'achèvement et permettront aux estivants de s'y rendre en l'espace de 10 minutes seulement », expliquera un adjoint au maire. La plage Kef Fatma, qui a bénéficié cette année d'une attention particulière, devrait répondre aux attentes des estivants puisque une vaste opération de nettoyage est actuellement assurée par 16 agents de l'APC alors que les travaux d'aménagement devront s'achever incessamment et concernent la réalisation de postes de la Protection civile et ceux de la gendarmerie, des bornes fontaines et des toilettes publiques. « Nous avons tout mis en place pour le confort des plagistes et nous attendons une affluence assez appréciable cette année », dira l'adjoint au maire. Ces projets devront, théoriquement, donner un nouveau souffle à la commune qui accuse néanmoins de nombreuses lacunes. Des citoyens au fait des réalités de leur commune évoquent l'épineux problème du logement. « Ben Azzouz n'a bénéficié que de 600 logements sociaux depuis… l'indépendance », dira l'un d'eux. Effectivement, la commune accuse un déficit de 1500 logements, et les tentatives de l'APC pour dégager six assiettes n'ont en dernier lieu apporté qu'un insignifiant programme de 40 logements sociaux à implanter au niveau de l'agglomération secondaire de Aïn Nechma, alors que les agglomérations Boumaiza, Ben Azzouz centre, Ezzaouia et El Hamma restent en souffrance. Les citoyens se contenteront pour l'instant des réjouissances de la mer à défaut d'un toit sur la tête.