Candidat malheureux à l'élection présidentielle d'avril 2009 dans laquelle il a été crédité de 0,92% de voix, Mohamed Saïd a annoncé hier avoir sollicité officiellement les services compétents au ministère de l'Intérieur pour le dépôt du dossier portant déclaration constitutive de son parti, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ). Reçu dans la matinée par le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques, l'ancien porte-parole du parti Wafa d'Ahmed Taleb Ibrahimi, parti non agréé, affirme avoir satisfait à toutes les conditions fixées par la loi. Obtiendra-t-il pour autant le fameux sésame du ministère de l'Intérieur ? Pas si sûr. « Je remplis en tout cas toutes les conditions prévues par la loi. Le ministère dispose à ce titre d'un délai de 60 jours à compter de la date du dépôt du dossier pour publier dans le Journal officiel le récépissé de la déclaration constitutive. Il peut s'opposer à certains membres fondateurs et demander leur remplacement, comme il peut tout aussi nous refuser l'agrément, auquel cas, le ministère se doit de nous notifier, par écrit, sa décision. » La composante humaine du PLJ est différente dans une proportion de 80% de la composante de Wafa, avait indiqué en janvier dernier Mohamed Saïd. La liste des 44 membres fondateurs de ce nouveau parti n'a pas encore été rendue publique. Un scénario similaire à celui de Wafa peut-il se répéter ? Mohamed Saïd ne l'exclut pas, mais se dit convaincu de la nécessité de libérer le champ politique. « En dix ans, dit-il, la société algérienne a beaucoup évolué. La fermeture du champ politique et médiatique, depuis 1999, à l'origine de tous les mouvements sociaux, les émeutes sporadiques, a eu pour conséquence la désaffection du citoyen à l'égard du politique d'où les forts taux d'abstention. » Le PLJ est présenté, par ses promoteurs, comme « un parti d'opposition régi dans sa gestion interne par les règles de fonctionnement démocratiques ». « Quant à son objectif principal, il se résume en deux mots : le changement pacifique », lit-on dans une déclaration transmise hier à la presse. « La finalité étant, selon Mohamed Saïd, la construction d'un Etat fort, juste et démocratique. »