Les derniers ébruitements sur la volonté des autorités algériennes de créer de nouveaux partis politiques sont-ils à mettre dans la rubrique des rumeurs de l'été ? La réponse semble être donnée par Mohamed Saïd, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, qui, dans un communiqué rendu public hier, a pris à témoin l'opinion publique quant au refus déguisé des services du ministère de l'intérieur de lui octroyer le sésame nécessaire pour toute activité politique. “Le délai légal prévu pour l'étude de la demande de déclaration constitutive du Parti de la justice et de la liberté (PJL), déposée au ministère de l'intérieur et des collectivités locales le 19 mai dernier, a expiré hier. La naissance de ce parti a été annoncée le 10 janvier dernier. Trois jours avant l'expiration de ce délai, la Direction générale des libertés publiques et des affaires juridiques nous a fait part de son besoin de plus de temps afin d'achever l'étude complète du dossier”, regrette l'ancien bras droit de Ahmed Taleb Ibrahimi. Pour le président du PJL, la décision du ministère de l'intérieur n'est pas conforme à la loi sur les partis politiques qui n'accorde que 60 jours aux services du département de Yazid Zerhouni pour l'étude de tout dossier de création d'un parti politique. Mais Mohamed Saïd ne veut en aucun cas engager une quelconque épreuve de force avec le ministère de l'intérieur, préférant plutôt temporiser en disant “prendre acte du besoin du ministère d'un délai supplémentaire pour finaliser sa réponse”. Mohamed Saïd invoque le réalisme et l'esprit de responsabilité pour expliquer sa position qui “ne doit nullement être interprétée comme une caution à une attitude de non-conformité à la loi”. Son vœu est que le ministère de l'intérieur puisse donner un contenu concret au discours officiel sur l'Etat de droit, le respect du multipartisme, etc. “La redynamisation requise de la vie politique pour mettre fin à la violence terroriste, au malaise social, à l'impunité et à la corruption passe nécessairement par l'exercice effectif des libertés individuelles et collectives qui constituent le socle de tout régime démocratique pluraliste émanant de la volonté populaire”, conclut Mohamed Saïd. Faut-il souligner que le Front démocratique de Sid-Ahmed Ghozali et Wafa de Ahmed Taleb Ibrahimi n'ont pas reçu à ce jour leurs agréments, alors qu'ils étaient crées en…1999 ! A. C.