Le site de Tibhirine, devenu synonyme d'insécurité et de terrorisme durant les années 1990, après l'assassinat des sept moines du monastère, semble renaître de ses cendres. Treize ans après cette tragédie, le mois de mai de 1996 n'est plus semblable à celui de mai 2009. Le site, endroit magnifique situé sur les hauteurs de la ville de Médéa, n'est donc plus déserté par la population, comme c'était le cas auparavant. Lieu de villégiature par excellence, plusieurs familles y font des tours avec leur progéniture, en quête de fraîcheur et de sérénité, surtout en ces journées caniculaires. Au cours d'une tournée sur les hauteurs de Médéa, à quelques encablures sur le chemin de la forêt récréative de Tibhirine, nous avons rencontré des promeneurs, enfants, jeunes ou moins jeunes, en train de prospecter le site fabuleux pour profiter de l'ombre de la dense forêt. Cette destination, qui a été désertée autrefois, a recouvré sa sécurité et sa quiétude. La population de la localité est connue par son hospitalité, son sens de partage et sa tolérance. Elle a toujours tissé des amitiés avec les différentes communautés qui se sont succédé au niveau du monastère de Tibhirine. Un poste de la garde communale a été implanté dans cette zone dans le massif forestier qui surplombe toute la Mitidja, pour mieux sécuriser l'endroit et veiller à la tranquillité des visiteurs et des touristes. Un habitué parmi d'autres qui se ravitaillait en eau limpide et fraîche de Tibhrine, se dit enchanté par le paysage féerique de la région qui relève purement et simplement d'une « bénédiction divine ». Plusieurs espèces de la flore et de la faune sont omniprésentes. Cette région recèle aussi d'importants vergers d'arbres fruitiers, en particulier le cerisier. Au niveau de la Conservation des forêts, M. Salem, chef du service communication, a fait part de son souhait de voir, très bientôt, la reprise des travaux d'aménagement de la forêt qui ont été abandonnés en 1993. Actuellement, il y a une pépinière d'environ 30 hectares, dont une partie est cédée en concession et qui emploie une dizaine de personnes. L'on relève également l'entretien et le traitement des forêts environnantes du site, créant ainsi 900 postes d'emploi par an. Un autre projet est en discussion, selon notre source d'information, il s'agit d'un hôpital pour les enfants cancéreux. Tout semble bouger dans le bon sens pour faire sortir ces lieux de leur léthargie et de leur « malédiction », en les rendant plus attractifs et accueillants, particulièrement en cette saison estivale.