Le directeur de l'ERENAV de Béjaïa, M. Zaïdi Abdelkamel, assume le gros de ce qu'avancent les protestataires concernant les décisions qu'il a prises. D'abord celle concernant la fin des contrats. « Nous avons eu une rupture de plan de charge suite à une déprogrammation d'une commande hors de notre volonté, ce qui a fait que j'étais forcé mettre fin à des contrats. C'est le travail qui nous commande. Nous dépendons des armateurs » nous dit-il lors de notre déplacement à l'unité. L'effectif de 245 employés de l'UNAB repose à 75% sur des contractuels, seuls 86 sont des permanents. « El Djazaïr n'a que 4 ans d'âge, c'est un bateau neuf qui nécessite que quelques travaux de peinture, de révision de la chaudronnerie et de deux groupes électrogènes et de mécanique. Presque la moitié du listing des travaux prévus au début a été annulée par des experts » nous explique-t-il. « Il faut qu'ils comprennent que c'est le travail qui nous commande » insiste-t-il. Mais la question est de savoir pourquoi a-t-on ramené des contractuels d'Alger ? Explication de M. Zaïdi : « El Djazaïr est entré pour 18 jours de travaux. On ne peut pas prendre le risque de payer une pénalité de 500 millions de centimes par jour de retard. A Béjaïa, on n'a pas l'habitude des délais courts, on a fait donc appel à des ouvriers d'Alger plus expérimentés sur ce plan. Maîtriser les délais pour s'approcher des standards internationaux ; l'effort est à ce niveau ». Il précise que « les modalités du transfert des ouvriers d'Alger ont été prises en charge légalement » et que « c'est une sous-traitance interne à l'entreprise ». « D'ailleurs, sept de nos chaudronniers opèrent à l'unité d'Alger. Les comptes des unités sont de toute façon consolidés » ajoute-t-il. M. Zaïdi dément, par contre, que des contractuels locaux émargeaient aux frais généraux lors des précédents arrêts techniques tout en considérant que l'immixtion dans sa gestion « est inadmissible ». Sur les plus de 60 contractuels mis dehors en avril dernier, une quinzaine a été intégrée au début de la protestation, ce qui est perçu par les protestataires comme une tentative de casser leur mouvement. « Nous avons rappelé une dizaine de chaudronniers et cinq soudeurs pour un travail non programmé au départ ; et nous avons donné notre parole de réintégrer le reste dés la reprise du plan de charge » promet notre interlocuteur. Pour cela, rendez-vous est donné pour début juin avec l'arrivée d'une nouvelle commande : une unité navale à réparer. Reste à espérer qu'il n'y ait pas de déprogrammation et de délai court.