Annaba De notre bureau Ce qui nécessitera la mobilisation d'importants moyens financiers, dont la quête est actuellement organisée à travers le monde, notamment auprès de la communauté des Augustins d'Europe et d'Amérique latine. Selon le père Abdellah Raphaël, recteur de cette basilique, les travaux seront entamés à partir de 2009.«Contrairement à ce qui a été rapporté dans certains médias, la restauration de la basilique saint Augustin ne sera effective qu'à partir de 2009. Ce n'est pas aussi facile qu'on le croit. L'aval des quatre diocèses d'Algérie est indispensable. Il y a le diocèse d'Alger, d'Oran, de Laghouat et celui de Constantine Hippone à consulter. Ce lieu de culte a une valeur spirituelle inestimable pour nous les chrétiens catholiques. L'emplacement de chaque pierre est en lui-même un symbole. C'est pourquoi, les travaux de restauration doivent être faits dans le strict respect des normes», fait-il remarquer. Notre interlocuteur considère que beaucoup d'Algériens pensent que cette basilique était celle où officiait et vivait saint Augustin. Mais, d'après lui, «il y a une grande confusion». «Il a longtemps été établi que saint augustin a vécu et officiait au sein de cette basilique. Or, elle lui a seulement été dédiée. Il faut savoir que l'idée de construire une basilique et de la dédier à ce saint homme remonte à 1848, lorsque l'une de ses reliques sacrées (le cubitus droit) fut transférée d'Italie par le premier évêque d'Alger. Ce dernier avait alors conçu le projet de construction de la basilique. Le lieu retenu était le sommet de la colline pensant que saint Augustin y avait fait édifier son monastère». Ce qui, selon le père Abdellah, avait motivé la communauté à engager des fouilles archéologiques. Opérées au pied de cette colline, celles-ci avaient pu mettre à jour les traces d'une vaste basilique. «Certains indices avaient permis de penser que l'on se trouvait bien en présence de la Basilica Pacis dans laquelle avait réellement vécu saint Augustin. Quarante ans après sa conception soit en 1881, le projet avait finalement été concrétisé. Cinq années plus tard, la première messe y avait été organisée. Et c'est en 1909 que la basilique avait été totalement achevée et dédiée à la mémoire du saint des saints», explique le recteur de la basilique. Pour lui, sa restauration dont les travaux seront entamés en 2009 ne doit pas bouger d'un iota la structure architecturale de fond. «Chaque bout de pierre ou de verre est sacré. Pour nous, fidèles à la pensée de l'un des 33 docteurs de l'Eglise, toute la région de l'Est constantinois est bénie de Dieu, car tous les matériaux qui ont servi à la construction de cette basilique au style arabo-byzantin ont été tirés de ses sols. Les marbres et tout particulièrement ceux du maître-autel et de la chaire ont été extraits de carrières de la région : marbre de Guelma, marbre blanc du Filfila, onyx translucide de Aïn S'mara. Tous sont d'une rare finesse de grain et d'une étonnante richesse de tons et de nuances», a-t-il expliqué.