L'impact de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), paraphé officiellement par l'Algérie le 22 avril 2002, sur l'économie nationale, particulièrement sur le secteur de la petite et moyenne entreprise, sera le thème d'une importante journée d'étude le 15 février au Palais de la culture, à Alger. L'annonce de cette journée s'est faite hier au cours d'une conférence de presse conjointe tenue au siège du ministère de l'Industrie et animée par le ministre de la PME et de l'Artisanat, Mustapha Benbada, et le ministre de l'Industrie, El Hachemi Djaâboub. Outre l'objectif de vulgariser et de sensibiliser la communauté des opérateurs économiques ainsi que l'opinion publique nationale, la journée d'étude, font savoir les deux ministres, se veut également technique. Ratifié jusque-là par 14 des 15 pays formant l'espace de l'Union européenne à l'exception de la Hollande (Pays-Bas) dont la ratification ne saurait tarder d'après les deux ministres, l'accord d'association Algérie-UE devra être ratifié par l'Algérie dès la session prochaine de l'APN. Pour le ministre de l'Industrie, le gouvernement est « confiant quant à la ratification de l'accord d'association par l'Assemblée nationale » tout en affirmant, toutefois, qu'il n'écarte pas un débat houleux à l'hémicycle. L'accord d'association sera présenté au Parlement lors de la prochaine session de printemps. Aux craintes formulées par la communauté des affaires au sujet des répercussions directes de l'entrée en vigueur de l'accord, M. Benbada a tenu à rassurer en indiquant que le gouvernement a déjà mis en place des mécanismes d'accompagnement en faveur des entreprises nationales, notamment pour l'amélioration de leur compétitivité. Parmi ces mécanismes, le programme national de mise à niveau des PME/PMI doté d'un budget annuel d'un milliard de dinars étalé sur une période de six ans. Le programme en question prend effet à partir de l'année en cours. Le programme Meda est un autre mécanisme d'appui que l'UE a mis à la disposition des entreprises privées algériennes désirant améliorer leur compétitivité. Une fois ratifié par les deux parties, l'Algérie et l'UE, l'accord d'association prendra effet deux mois après, enclenchant ainsi le compte à rebours pour l'instauration d'une zone de libre-échange euroméditerranéenne. Un compte à rebours qui sera marqué par un démantèlement dégressif du tarif douanier actuel réduit, faut-il le souligner, à trois taux seulement : 30%, 15% et 5%. Ce démantèlement s'étalera sur une période de 12 ans, d'après le ministre. Pour El Hachemi Djaâboub, l'Algérie, contrairement à ses voisins, « a bien négocié l'accord d'association en ce sens qu'elle a pu faire valoir sa spécificité économique ». L'entrée en vigueur de l'accord d'association aura certainement, fait-il savoir, « quelques inconvénients, mais également beaucoup d'avantages à notre économie ». « Actuellement pour l'exportation des dattes, l'Algérie paie 40% de taux de douanes aux frontières européennes, contre 0% de taux de douane pour la Tunisie », argumente-t-il. Une fois l'accord ratifié, ajoute le ministre, « l'Algérie pourra exporter toute sa marchandise sans pour autant dépenser le moindre sou en taux de douane ». Aussi, immédiatement après sa ratification, plus exactement 2 mois après, le démantèlement du tarif douanier pour certains produits comme les intrants (matières premières) non fabriqués localement sera total (taux de douane zéro). Après la deuxième année de la ratification, c'est le tarif douanier appliqué aux biens d'équipement qui commencera à être démantelé progressivement. A la troisième année de la ratification, une troisième liste de produits verra son tarif douanier démantelé sur une période de dix ans. L'Algérie a le droit, précise M. Djaâboub, « d'agir sur les tarifs douaniers à chaque fois que nos produits seront mis en danger par la concurrence ».