Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a tenté de défendre hier, à l'hémicycle Zirout Youcef, le plan d'action du gouvernement présenté mardi dernier devant l'Assemblée. En répondant, durant près de trois heures, aux interrogations des députés, le chef de l'Exécutif a émis des observations sur certaines interventions des députés de l'opposition. M. Ouyahia a qualifié de « procès politique » les propos du député du RCD, M. Aït Hamouda, ayant visé le gouvernement. « Le peuple algérien, qui a suivi en direct les débats animés à l'Assemblée, reste l'unique juge et maître de cette situation », a répliqué M. Ouyahia, qui n'a pas manqué de rappeler que le peuple algérien en a assez de la politique de violence, des surenchères et des obstacles, comme celle pratiquée en Kabylie. Le député du RCD, rappelons-le, s'en est pris à l'Exécutif lors des débats, notamment sur la gestion de certains dossiers sensibles, dont l'affaire Hattab, Benaïcha et El Para, l'affaire Khalifa et autres. Néanmoins, le rôle et le statut du député, de même que les codes communal et de wilaya, la relation entre le gouvernement, l'administration et l'Assemblée ont été abordés par le Premier ministre, qui a fait part aux députés d'une directive qui sera adressée aux walis avant le 15 juin, les obligeant à recevoir les parlementaires pour débattre des problèmes relevant de l'intérêt général. M. Ouyahia a promis encore une fois que le statut des élus locaux sera présenté au Parlement incessamment, alors que les codes communal et de wilaya seront présentés avant la fin de l'année. Aucune date n'a été avancée à cet effet par le chef de l'Exécutif. Le statut des élus locaux garantit, selon lui, une majorité stable aux assemblées locales et vise par là même l'amélioration de la situation des élus en fonction de la responsabilité dont ils sont investis. L'orateur a insisté sur la transparence en matière de dépenses publiques, mettant en avant les larges possibilités dont dispose l'Assemblée pour contrôler ces dépenses. « L'administration et le citoyen doivent se compléter et les couleurs politiques ne doivent nullement être un obstacle. Il faut lutter contre la culture du doute, la bureaucratie et la corruption », a suggéré le conférencier. Par ailleurs, le Premier ministre s'est dit disponible à répondre à toutes les sollicitations et les interrogations des députés sur les différents secteurs, comme il a proposé aux membres de l'APN d'organiser des réunions d'évaluation quant à l'application des projets de lois et aussi des rencontres au niveau des communes pour examiner et discuter des politiques sectorielles et renforcer la coopération entre le Parlement et le gouvernement. Au sujet du découpage administratif, il pense que le recours à la création de nouvelles wilayas ne réglera pas définitivement les problèmes des citoyens, d'où donc l'option d'un découpage administratif par wilaya déléguée, et ce, en attendant la codification de la création de nouvelles wilayas. Le Premier ministre a expliqué que l'idée d'un tel découpage procède du souci de l'Etat de généraliser le développement à toutes les régions du pays et de rapprocher l'Etat du citoyen. Le but également de cette nouvelle organisation, qui nécessite un encadrement et un financement, est de garantir l'égalité des chances à tous les Algériens en matière de développement national.