On connaît moins l'écrivain qui vient de publier en France aux éditions Le bec en l'air un recueil de textes intitulé Un si parfait jardin, avec des photos de Michel Denancé. Le jardin d'Essais, un des signes de l'excellence coloniale qui avait plus le souci des essences et des espèces végétales que des autochtones humains. C'est en ce lieu, récemment réaménagé, que se déroule la trame de l'ouvrage. Le 21 juin 2003, un mois après le terrible tremblement de terre qui frappa les environs d'Alger, Naghem L., jeune paysagiste, vient évaluer les dégâts occasionnés au célèbre jardin d'Essais. De retour après dix ans d'absence dans son pays natal, il traverse une ville meurtrie. Sa mission botanique prend rapidement la tournure d'une enquête policière pour remonter jusqu'à la «racine» d'un vaste projet d'implantation coloniale camouflé dans les allées de ce «si parfait jardin»… Aux éditions Le bec en l'air, basé dans les Alpes de-Haute-Provence, à Manosque (pays de l'illustre Jean Giono), la collection dans lequel paraît ce livre s'intitule Collatéral. L'objectif est de croiser littérature et photographies contemporaines en partant du constat que le texte est image comme l'image est texte. Ce qui compte ici, c'est le rapport entre ces deux écritures, le point de tension que la mise en page va révéler. L'objectif de la collection est aussi de faire rencontrer un écrivain et un photographe, souvent de nationalités différentes, et d'établir un dialogue entre leurs créations. Le livre est en compétition à Beyrouth (Liban) pour le prix Cadmos. Le jury choisira entre Louis Gardel (La Baie d'Alger), Mathias Enard (Zone) et Ramy Khalil (Les Ruines du ciel).