Le colloque littéraire Malek Haddad, 2e édition, revient sur la scène dans le cadre de l'année « El Qods, capitale de la culture arabe ». Patronné par la ministre de la Culture et le wali de Constantine, l'évènement, qui se déroule les 2 et 3 juin, a été abrité par le théâtre régional de la ville des Ponts. Face à un maigre parterre, le directeur de la culture a fait une courte allocution sur l'écrivain et poète Malek Haddad. « Nous devons réhabiliter Malek Haddad qui a été injustement méconnu », dira-t-il à ce propos. Cependant, cet écrivain n'a trouvé grâce aux yeux de certains que parce que, acculé dans une conjoncture des plus défavorables, il avait désavoué le français et regretté d'avoir écrit dans cette langue. Ce désaveu, qui avait émané d'un profond sentiment de culpabilité, (qu'on lui avait malicieusement fait endosser) fait largement l'affaire de tous ceux qui injustement et sciemment font l'amalgame entre francophonie et francophilie. Sinon, comment expliquer l'objectif culturel, surtout littéraire, de ce colloque qui a fait l'impasse sur des géants tels Kateb Yacine et Mohamed Dib, pour n'évoquer que ceux-là ? Il n'a été question que de poètes arabophones, talentueux certes, -et c'est tant mieux pour l'Algérie-, qui ont chanté Jérusalem dans tous ses états, à l'instar de Mohamed El Akhdar Essaïhi, et bien d'autres. Pourtant, ce ne sont pas seulement ceux qui écrivent en arabe qui aiment l'Algérie et la Palestine. Nous assistons aujourd'hui à l'émergence d'une nouvelle génération d'écrivains qui « tordent le coup à la langue de Molière », et n'ont aucun complexe à s'exprimer en français. Notons également que les téléphones portables n'ont pas arrêté de résonner durant les différentes déclamations poétiques, pour le plus grand déshonneur de la culture.