Lui, Moustafa Hicham Talaât, est un homme d'affaires, elle, Suzanne Tamim, chanteuse et belle plante à faire damner un imam. Lui est député, milliardaire, membre du parti au pouvoir en Egypte et proche du président Hosni Moubarak, elle une célèbre célibataire, deux fois divorcée, vainqueur de la Star Ac' libanaise en 1996. Ces deux-là avaient entretenu une liaison enflammée avant que la belle ne décide de planter son fougueux milliardaire. Devenu fou de dépit et de colère, ce dernier l'a donc fait tuer. Condamné le 26 mai dernier à la pendaison par un tribunal du Caire, Moustafa attend dans le couloir de la mort qu'un mufti statue sur son cas. Pendu ou pas pendu ? Verdict le 25 juin. En Egypte, Moustafa Talaât, 49 ans, est un pharaon, un magnat, une sorte de chikour dont l'empire immobilier emploie 60 000 personnes et pèse plusieurs milliards de dollars. Forcément, l'homme n'a pas l'habitude qu'on lui résiste. Il y a quatre ans, il s'entiche, lui le père d'une flopée d'enfants, de Suzanne qui traînait déjà une solide réputation de briseuse de cœurs. Les deux tourtereaux roucouleront pendant trois ans avant que la pulpeuse ne décide de se séparer de son amant. Elle part s'installer à Dubaï, dans un gratte-ciel qui fait face à la marina. Bien sûr, Moustafa digère mal cette séparation. Comment peut-on se refuser à lui, le riche et puissant élu du peuple, l'ami du président, l'intouchable, le roi du Caire qui reçoit à sa table princes, émirs et ministres ? Humilié, le mâle décide de châtier la catin. Moustafa s'attache alors les services d'un ancien policier à la retraire, Mohsen El Souhkari, à qui il verse 2 millions de dollars pour occire la blonde. Mohsen se rend à Dubaï, achète un couteau avec une carte de crédit, se fait passer pour un coursier et pénètre dans le domicile de Zusanne Tamim pour la poignarder sur le pas de la porte. Le 28 juillet 2008, la starlette est retrouvée morte à son domicile, son corps lardé de plusieurs coups de couteau et la gorge tranchée. L'imprudent sicaire ignorait que des caméras de surveillance avaient filmé son passage. Revenu au Caire, il sera arrêté sur insistance de l'émir de Dubaï qui n'a pas digéré que l'on vienne assassiner une célébrité au cœur de sa principauté. Mohsen passe aux aveux et désigne Moustafa comme commanditaire du crime. Le 2 septembre 2008, ce dernier est arrêté en dépit des tentatives des autorités égyptiennes d'étouffer le scandale. Pour sauver sa tête, Moustafa Talaât peut encore interjeter appel.