C'est une cité financière qui sera finalement érigée à la place du gigantesque projet immobilier de l'îlot Belhaffaf (Sidi M'hamed), abandonné à l'état de carcasse au milieu des années 90. Il avait été, on s'en souvient, lancé en 1983 à la faveur d'un éphémère boom pétrolier qui s'est achevé, comme on le sait, par une terrible crise financière qui a forcé les pouvoirs publics algériens à renvoyer aux calendes grecques tous les projets structurants de la capitale. Ce grand ensemble immobilier intégré au projet, encore plus vaste, de restructuration du quartier du Hamma n'a malheureusement pas dérogé à la règle. L'entreprise publique chargée de sa réalisation avait dû l'abandonner à la veille de sa dissolution en 1998, laissant un ensemble immobilier composé de plusieurs tours d'habitation, commerces et parking au stade de gros œuvre, estimé à 40%. Le retour de l'embellie financière au début des années 2000 avait remis au goût du jour ce projet, au même titre que ceux qui avaient été mis en veilleuse (métro, tramway et aérogare internationale d'Alger), la CNEP-Banque et le CPA s'étant associés pour achever ce chantier qui, du reste, commençait à causer de graves soucis de sécurité aux riverains qui, désormais, ne le désignent plus que sous le sobriquet de « Titanic », en référence au célèbre paquebot qui avait sombré en 1912 avec un millier de passagers au large de l'Atlantique. Pour diverses raisons, le CPA se retirera du partenariat, laissant la CNEP-Banque assurer seule la maîtrise d'œuvre du projet auquel elle imprimera, profession oblige, une vocation financière. L'objectif étant de satisfaire les besoins multiformes des banques et institutions financières. Le projet immobilier « îlot Belhaffaf » est ainsi transformé en cité financière avec, à la clé, la réalisation d'environ 120 000 m2 réservés aux agences bancaires, salles de conférences, restaurants, parking souterrain et autres services liés à la profession. La CNEP-Banque, qui a délégué la maîtrise d'œuvre à sa filiale GEPIM, a déjà passé le cap du feu vert gouvernemental, des approbations administratives, du choix du bureau d'études (l'allemand M. W. Zender) et de la mise en place de la totalité du budget, s'atelle aujourd'hui à remplir les formalités nécessaires à la désignation de l'entreprise de réalisation. Le PDG de la GEPIM, A. Dimane, situe la date butoir du choix de l'entreprise à la fin de l'année en cours. Le délai de réalisation qui lui sera imparti sera limité à trois ans, l'objectif est de livrer la totalité de la cité à la fin de l'année 2012 au plus tard. Sur le terrain, les travaux ont déjà démarré. C'est précisément l'Entreprise de travaux de la commune d'El Harrach (Ecoteh), désignée pour effectuer, sous le contrôle du CTC et du bureau national d'architecture (BEHA) qui en assure le suivi, les démolitions prévues sur la partie centrale du projet. Des démolitions prévues par le maître d'œuvre allemand M. W. Zender qui tient à adapter aux nouvelles normes anti-sismiques les infrastructures porteuses, sur lesquelles seront édifiés des immeubles de 15 et 16 étages. Les immeubles périphériques, de moins de 10 étages, seront, quant à eux, édifiés sur les gros œuvres existants qui ne devraient pas subir de démolitions importantes. La Gepim estime l'ensemble des démolitions nécessaires à 10% du gros œuvre actuel. Le surcoût ne serait donc pas très important. Une fois achevée, la cité financière sera administrée par un office de gestion spécialement créé à cet effet, nous apprend A. Dimane. Afin que la maintenance soit assurée du mieux possible, il serait, dit-il, bien inspiré de créer cet office dès le démarrage des travaux, le but étant d'imprégner son personnel à tous les aspects techniques et technologiques liés à la construction de cet ensemble immobilier de conception moderne.