Intervenant lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M. Bessa, également président-directeur général de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP), a annoncé que le secteur bancaire a collecté plus de 4000 milliards de dinars d'épargne durant la même période. Selon lui, l'encourt des crédits aux PME a connu une hausse de 53% sur 4 ans. C'est ainsi que le financement des PME est passé de 1200 milliards de dinars en 2002 pour atteindre 2450 milliards de dinars en 2008. «Environ 50% de ces engagements sont destinés au secteur privé», a précisé M. Bessa, en reconnaissant que cela reste «insuffisant». Toutefois, l'actuel PDG de la CNEP estime que l'effort ne devrait pas être seulement du côté des banques. «Il doit aussi y avoir un effort au niveau de la maturation, de la profitabilité des projets et de la qualité des promoteurs», a-t-il signalé. Pour ce faire, le président de l'ABEF a plaidé pour «une meilleure approche de la PME, un assainissement de l'encadrement juridique de l'activité et un accompagnement des promoteurs de ces projets». S'agissant de la couverture bancaire, il déplore la faible bancarisation en Algérie. Il y a, selon lui, un seul point bancaire pour 25 000 habitants alors que la norme est d'un point pour 8000 habitants. «C'est assez limité. Les banques doivent faire plus d'efforts pour réduire le nombre de ménages par banque», a-t-il noté, en relevant qu'environ 75 agences bancaires naissent annuellement. Interrogé sur les taux d'intérêt jugés «très élevés» par les citoyens et les opérateurs économiques, l'invité de la radio fera remarquer que «les banques doivent faire face aux frais de gestion».Le taux d'intérêt pratiqué en Algérie est de 4 fois inférieur à celui pratiqué dans «des marchés similaires de la région», fait-il valoir. Le président de l'ABEF a écarté toute idée portant sur la réduction de ces taux d'intérêt. «La politique du pire n'est pas une bonne politique. Il faudrait trouver d'autres créneaux pour l'utilisation de ces ressources. Il ne faut pas que cela soit appliqué au détriment des équilibres des banques. Ça ne servira ni le citoyen ni la banque», a-t-il ajouté. Pour ce qui est du risque de gestion financier, le président de l'ABEF, rappelant l'existence d'un cadre juridique de contrôle interne, a estimé qu'il y a «dans chaque organisation économique des failles dont profitent certains esprits malveillants pour s'adonner à des opérations non conformes à la réglementation». «Le risque zéro n'existe pas», a-t-il noté. M. Bessa reconnaît, par ailleurs, que les liquidités sommeillant dans les banques augmentent «le risque d'oisiveté et de la non-rentabilité des dépôts bancaires».