L'ensemble des ressources collectées par les banques a atteint 4 710 milliards de dinars en 2008. L'encours net des crédits à la consommation a atteint un montant de 70 milliards de dinars. Au 31 décembre 2008, l'ensemble du secteur bancaire a collecté quelque 4 710 milliards de dinars. Une telle somme représente, en fait, les surliquidités dont jouissent actuellement les banques de la place. En 4 années, les prêts accordés ont connu une évolution de plus de 53%. Les crédits octroyés pour le financement des entreprises sont passés de 1 200 milliards de dinars en 2002 à 2 450 milliards de dinars à fin 2008. Plus de 50% de ces engagements ont été destinés au secteur privé. Le financement de la PME à moyen et long terme est estimé à plus de 48% de la totalité (des financements). Ce marché est en pleine expansion en dépit des insuffisances constatées. Ce sont autant d'annonces déclarées, hier, par le président en exercice de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), M. Djamel Bessa, lors de son intervention sur les ondes de la radio Chaîne III. Pour ce banquier, les efforts doivent être fournis à la fois par les banques et les clients. Ces derniers auront à assurer la maturation et la profitabilité des projets. Certes, les banques continuent de financer la création des entreprises. “Cela est un acquis. C'est une activité en constante progression”, précise M. Bessa. Pour conforter cette tendance, le P-DG de la Cnep-banque propose une meilleure approche de la PME et un assainissement de l'encadrement juridique de cette activité. Il suggère, en outre, un accompagnement en amont des initiateurs de projets de sorte à ce qu'ils se présentent à la banque avec des projets bancables. La faiblesse se manifeste aussi à travers le taux de bancarisation relevé dans notre pays. En effet, il n'est enregistré qu'un seul point bancaire pour 25 000 habitants. Or, la norme est d'un point pour 8 000 habitants. Les avancées réalisées par les différents établissements financiers nationaux ou étrangers évaluées à 70 nouvelles agences inaugurées chaque année, demeurent encore insuffisantes. Il faut étoffer davantage le réseau afin de réduire le nombre de clients par agence et diminuer leur charge de travail. Ce qui leur permettra de mieux prendre en charge leur clientèle. L'Abef encourage, d'ailleurs, ce type d'opérations afin que les banques puissent répondre à la demande sans cesse croissante. Interrogé sur le montant maximum d'un prêt pour l'acquisition d'un logement, l'invité de la radio a précisé que cela dépend de la capacité de remboursement du client. Par ailleurs, les taux d'intérêt pratiqués par la place ne sont pas trop élevés, estime le président de l'Abef. Car, argue-t-il, les banques doivent faire face aux coûts de leurs ressources, aux frais de gestion. En comparaison aux marchés similaires de la région, “nous sommes à 4 points au-dessous de la moyenne constatée”, explique-t-il. Il faut, peut-être, trouver de nouveaux créneaux d'utilisation de ces ressources afin de développer d'autres secteurs d'activité. “Mais il ne faut pas que ça soit fait au détriment des équilibres financiers des banques”, prévient-il. Abordant la crise financière mondiale, Djamel Bessa avoue que les banques algériennes et celles installées en Algérie n'en sont pas touchées. Mieux, “en Algérie, certaines banques internationales sont les seules à avoir affiché des résultats positifs”, affirme-t-il. L'Abef apporte-t-elle sa contribution quant à la prise en charge des conséquences de cette crise ? Son président est clair : “Au plan macroéconomique, les autorités monétaires et financières ont largement débattu de la manière avec laquelle est géré l'impact de cette crise. Il est inopportun pour l'association d'apporter sa contribution d'une manière officielle.” Le président de l'Abef soutient que les banques étrangères ne manifestent plus leur frilosité à l'égard du marché national. Au contraire, souligne-t-il, elles commencent même à s'ouvrir vers d'autres créneaux de financement tels que l'investissement. C'est vrai qu'elles s'intéressaient auparavant uniquement aux crédits à la consommation. “Elles favorisaient le marché particulier plutôt que le marché corporate”, indique-t-il. Peut-être que cela était dû à leur méconnaissance du marché algérien ou à la faiblesse des ressources qu'elles ont collectées à l'ouverture de leur agence en Algérie. Mais depuis qu'elles ont commencé à réaliser des chiffres d'affaires et leur extension, elles commencent à s'intéresser de plus en plus au financement de la PME. Badreddine KHRIS