Odeurs nauséabondes, routes défoncées, dépotoirs à ciel ouvert et eaux stagnantes caractérisent ces cités, que leurs habitants ont le loisir de relever chaque jour, particulièrement celle des 350 logements, occupée par les universitaires. Les élus ne donnent pas l'impression d'être préoccupés par leur prise en charge. Enclavée aux fins fonds de la Plaine Ouest, la cité en question n'a jamais fait l'objet d'une quelconque visite de ceux qui ont en charge la gestion de la ville de Annaba. Une virée sur les lieux permettrait à ces derniers de constater de visu le cadre de vie précaire de cette cité qui mérite mieux. «C'est une cité qui souffre de l'absence d'hygiène, et pour cause, les services de GTZ spécialisés dans l'environnement, en collaboration avec la commune de Annaba, n'ont jamais doté cette cité en bennes, d'où les ordures qui jonchent les rues causant ainsi une invasion de moustiques à longueur d'année», affirment les habitants qui ajoutent: «Les rongeurs et autres bestioles nuisibles sont également des résidents à part entière dans nos immeubles, et si nous tentons de faire état de nos problèmes aux services de l'APC, ils ne répondent jamais à notre appel et nos correspondances adressées aux services concernés sont restées lettre morte. Les eaux usées côtoient les fuites d'eau potable dans les rues, et il y a risque de maladies à transmission hydrique (MTH), sans parler de l'incivisme des habitants, qui ne respectent pas les horaires d'enlèvement des ordures». Ce qui n'est pas de l'avis du Dr Bensaïd, P/APC de Annaba. La responsabilité n'incombe pas, selon lui, seulement à ses services. Il expliquera à ce sujet : «En ce qui concerne les fuites d'eau potable, cela relève de la responsabilité de l'ADE. En ce qui nous concerne, nous avons placé un réseau de grandes canalisations. Dans deux mois au maximum, selon notre plan de charge, cette cité sera programmée dans le chapitre assainissement. En matière d'environnement, effectivement celle-ci n'a pas bénéficié de bennes à ordures car nous ne pouvons pas couvrir toute la wilaya. Il faut savoir que l'APC a dégagé un budget de 30 millions de dinars pour l'acquisition des bennes, dont la capacité est de 800 litres. Nous nous sommes rendus dans cette cité l'année dernière en compagnie de plusieurs associations, et près constatation, nous leur avions promis de tout réparer et nos promesses seront réalisées incessamment. L'assainissement est un long programme pour l'APC qui ne peut à elle seule tout assumer. Chaque opération doit être soumise à une commission.» Ainsi, entre les accusations des citoyens et les justifications des autorités locales, la cité est toujours dans un état lamentable. Heureusement que ses habitants sont en majorité des intellectuels qui, bénévolement, organisent périodiquement des campagnes de nettoyage de leur quartier.