Ainsi des tonnes de marchandises vont encore encombrer les ports et les zones sous douane durant des semaines ! C'est le fait du prince, une fois de plus ! Et lorsque vous êtes importateur de livres, les bras vous en tombent. Notre cher pays souhaite donc s'assurer des protections de trois ordres. Des protections phytosanitaires car les livres se dévorent, bien sûr. Mais à quelle spécialité médicale ou vétérinaire devons-nous nous adresser pour la délivrance de ce certificat phytosanitaire ? Des protections de conformité : par rapport à quoi ? A quelles normes techniques, scientifiques ou juridiques doit répondre le livre ? Aux fameuses «thaouabit» (constantes) de l'édition locale malingre, mais conformiste à souhait ? Mais alors adieu science, vérité et beauté pour les Algériens amoureux du livre. Des protections d'origine : de l'auteur, de l'éditeur, de l'imprimeur, du diffuseur ? Il existe pourtant un système international de codification de livres dont l'Algérie est partie prenante : c'est le système de l'ISBN (Ndlr : International Standard Book International) qui comporte en 13 chiffres l'indication du pays, de la langue, de l'éditeur, de la spécialité, etc… Le code barre au dos de chaque livre, à nul autre pareil, est sa pièce d'identité, lisible par tous les lecteurs de code barre de la planète. Faut-il ajouter qu'en Algérie, à chaque poste frontière une vigilance de tous les instants entoure l'arrivée des livres puisqu'ils sont soumis successivement à un visa de la PAF (Police de l'air et des frontières), à un visa du Ministère de la culture, à un visa du Ministère des affaires religieuses. Jusque là le Ministère de la santé n'était pas encore sollicité pour le visa phytosanitaire ! Chez nous la spécificité culturelle, on connaît ! Au secours Kafka !