Les habitants déplorent cette situation de malaise qu'ils endurent depuis des années, confrontés à de multiples problèmes, tels le chômage, le manque de logements, les perturbations dans la distribution de l'eau potable et l'insalubrité. La commune de Djendel, 42 km environ au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla, compte quelque 30 000 âmes, dont 18 000 sont concentrées au niveau du centre de cette agglomération. Une proportion importante de cette population est issue des zones rurales, suite à l'exode qu'a connu la région en raison de la dégradation de la situation sécuritaire durant les années 1990. Le chef-lieu de daïra de Djendel et ses 5 agglomérations secondaires, ajoutés à ses douars éparpillés entre les communes de Aïn Lechiekh, Oued Chorfa et Birbouche, ont besoin d'un nouveau souffle pour permettre aux administrés d'accéder à un meilleur cadre de vie, d'autant que la région dispose d'énormes potentialités, notamment agricoles. La daïra de Djendel jouit d'un climat agréable qui attire beaucoup de visiteurs en quête d'espaces verts qui s'étendent à perte de vue. Cependant, l'autre revers de la médaille renvoie à une réalité faite de précarité pour une frange importante de la population du chef-lieu de la daïra, comme ont tenu à le souligner des habitants rencontrés à plusieurs endroits de l'agglomération. Alcool, drogue, agressions en tous genres, sorcellerie... Au quartier Dardara, situé à quelques mètres seulement du chef-lieu de la commune, il ne fait pas bon y vivre. Et si les langues se délient pour rendre compte du quotidien amer des habitants, les portes s'entrebâillent sur notre passage. La raison, explique un habitant du quartier, est qu'il règne une insécurité permanente dans ces lieux, surtout avec cet éclairage public défaillant et une population jeune confrontée au chômage, en plus de la promiscuité. En outre, nous confie un autre habitant, il arrive souvent de voir débarquer sur le site des diseuses de bonne aventure qui viennent des wilayas limitrophes et qui trouvent ici des proies faciles. A noter que ce quartier qui abrite plus de 3000 habitants date de l'ère coloniale et est composé d'habitations vétustes pour la plupart, et d'autres construites en parpaing et matériaux hétéroclites sont érigées grossièrement. Les habitants de ce quartier déplorent la situation de malvie qu'ils endurent étant confrontés à de multiples problèmes, tels le chômage, le manque de logements, les perturbations dans la distribution de l'eau potable et même l'insalubrité. L'un d'entre eux nous montre une décharge sauvage, où tous les habitants viennent déverser leurs déchets, s'exposant ainsi aux maladies, particulièrement à l'approche de l'été. Pourtant, dira-t-il, « nous avons alerté à plusieurs reprises les services municipaux… ». Dénuement et insalubrité Interrogé, un autre citoyen, résidant à la cité du 18 Février, abondera dans le même sens, tout en interpellant les autorités compétentes pour qu'elles lancent une campagne de dératisation au niveau de cette cité. Sur les hauteurs de la ville, en passant par des routes dégradées, on accède au quartier Chebbek Djelloul, appelé communément « La cave », car la région était connue durant la période coloniale pour ses produits vinicoles. Des adolescents jouant au ballon lancent d'une seule voix : « Nous voulons un terrain de football pour ne plus jouer dans la rue. » A quelques mètres de là, le complexe omnisports est déserté, à l'exception de la salle de musculation où une dizaine d'adeptes s'échinent sur les appareils dans un espace exigu, éclairé par une seule ampoule. La principale préoccupation des jeunes de ce quartier n'est autre que l'accès à l'emploi. En effet, nous confient ces jeunes, « la région offre certes des possibilités d'emplois saisonniers au niveau des champs, mais nous voudrions bénéficier d'emplois stables et d'une assurance sociale ». Un autre habitant nous dira que « la plupart des gens ici vivent au jour le jour ». A signaler en ce sens qu'il était prévu de créer dans cette région des unités de transformation dans le secteur de l'agroalimentaire mais, selon des responsables au niveau local, ces projets ont finalement échoué.Au registre de l'habitat, on apprendra que des habitants ont bénéficié d'aides de l'Etat pour restaurer leurs maisons, mais, insistera un de ces bénéficiaires, le montant de la subvention permet à peine de finir une ou deux pièces, vu les prix élevés des matériaux de construction. Dans le même ordre d'idées, un responsable de la municipalité évoquera un déficit flagrant dans le domaine du logement, précisant que seul un programme de 100 unités est actuellement en voie de réalisation, alors que plus de 2000 demandes restent à satisfaire. Une situation qui pousse des citoyens à ironiser à propos de l'inauguration récente d'un jardin public par le wali, alors que la commune est plantée dans un décor verdoyant et que la population attend surtout des projets socioéconomiques. A signaler au demeurant que les habitants de Djendel se plaignent de la mauvaise qualité de l'eau, ce qui les contraint à s'approvisionner au niveau des sources. Seule note d'optimisme pour la population locale, la mise en service dans les prochains jours du réseau du gaz de ville au profit de 2300 foyers, apprend-on auprès des responsables locaux. Est, par ailleurs, annoncé le lancement de plusieurs projets portant surtout sur l'aménagement urbain et le réseau AEP, selon les mêmes responsables.