Un colloque international de lutherie aura lieu les 14 et 15 juin à l'INSM. Cette manifestation, dont le thème principal est « la sauvegarde des différentes factures représentatives de la musique arabo-andalouse dans le domaine de la lutherie », réunira une pléiade de spécialistes et artisans d'art instrumental du bassin méditerranéen qui viendront se frotter à l'histoire du luth, son influence dans le temps et sa dimension, notamment dans la fabrication souvent impressionnante. Plusieurs conférences, liées à l'évolution technique, la pratique, la spécificité et la dynamique de chacune des factures d'instruments, seront animées par des professionnels, dont le Tunisien Hedi Belasfar, le Marocain Belhiba, l'Espagnol Carlos Gonzales, l'Egyptien Amine Fethi et le maître luthier français Jean-Jacques Pagès. « C'est aussi une manière de tenter de renouer avec ce que fut la science de la lutherie dans le monde arabe en général et bien particulièrement chez nous (…). On peut rêver qu'un jour on n'aura plus besoin d'aller acheter violons et autres instruments à l'étranger, alors que pour l'heure, nous achetons les « 'ud 'arbi » qui sont une particularité algéro-tunisienne... en Syrie ! », tient à souligner le musicologue Rachid Guerbas qui a initié ce projet dans le prolongement de Festivalgérie 2008 lors duquel il avait invité des luthiers pour aborder la problématique de l'instrumentarium dans les musiques anciennes, (…) et le souci d'une forme essentielle de sauvegarde du patrimoine national lié à la lutherie. Il n'est pas sans savoir que cet instrument millénaire, parfois appelé le luth oriental, incarne des sonorités de l'Asie, d'Europe et d'Afrique et a transité en Europe par l'Andalousie grâce au luthiste Ziryab. D'autres thèmes seront également développés lors de cet événement autour du vaste métier d'art de luthier qui vise des instruments tels le bouzouk, le rebab – instrument cordophone répandu dans les pays de culture ancienne islamique ou encore la kwitra, autre luth arabe dont la table d'harmonie est plus ramassée. Enfin, il est question au terme de ce colloque de « la création d'une école de lutherie à Alger pour revivifier le corps de métier de lutherie en déperdition chez nous », selon le luthier, Tarik Bechiri. Parallèlement à ce colloque, il est prévu une résidence de l'ensemble maghrébo-andalousien qui regroupera pour la seconde fois une initiative unique en son genre en réunissant 3 institutions : l'Ensemble national algérien de musique andalouse, Jawq Al Qayrawaniyya de Tunis et Chabab Al Andalus du Maroc.