Intitulé La chambre de la vierge impure, le livre doit paraître cet été en France. Deux ans après son « Festin de mensonges », Amin Zaoui revient cette année avec un nouveau roman, à paraître fin août prochain, aux Editions Fayard sous le titre La Chambre de la vierge impure. Avec ce nouveau roman, l'auteur aborde pour la première fois, une question taboue concernant la face cachée des islamistes. Le narrateur est un jeune garçon qui joue le rôle d'observateur des différents changements sociopolitiques qui ont touché le pays pendant la période s'étalant du mois d'octobre 1988 au mois de septembre 2001. La trame s'ouvre sur le jour du rapt du jeune narrateur par les éléments d'un groupe islamiste : « Ainsi, quand j'ai quitté notre maison pour aller acheter un demi-pain et du sucre (…), je n'imaginais point que cette sortie allait perdurer treize ans. » Le jeune narrateur se trouve alors, brusquement, impliqué dans le jeu politique des grandes personnes. En fait, le narrateur, de seize ans ne montre nulle réaction à l'égard des ravisseurs. « Et quand il m'a embarqué dans un camion vieux et boiteux, je n'ai pas manifesté le moindre refus », raconte-t-il. Dans ce vieux camion qui le conduit à un camp inconnu dans le maquis des islamistes, il se met à reprendre les souvenirs de son enfance dans la grande maison paternelle. Les souvenirs de ses pratiques amoureuses avec sa cousine Sultana et sa tante Rokia, grande passionnée de Mustapha Kamel Attaturk. Il évoque aussi son père, grand voyageur. Arrivé au camp, le jeune narrateur est attiré par une femme islamiste qui s'appelle Laya. Entre lui et Laya se noue une relation confuse (d'amour et d'amitié à la fois). Il se met d'abord à lui confier l'histoire de la mort tragique de son père. Dès les premiers jours de leur relation, le narrateur commence à toucher les contradictions de Laya l'islamiste qui ne cesse de consommer du hachich en grandes quantités. Après avoir fini de raconter l'histoire de son père, premier traducteur du Coran en tamazight, admirateur aussi de Ibn Khaldoun et grand connaisseur du langage des oiseaux, ce qui a charmé Laya, cette dernière se met à apprendre à son interlocuteur l'histoire de son mari, le génie, fils du bled, Nacer, déserteur d'une caserne appelée El-Chomri sur les Hauts Plateaux où il passait son service national, qui s'était trouvé brusquement entouré par des islamistes radicaux qui rêvaient d'un retour d'Islam à la presque île Ibérique. Puis, quelques mois après, le camp des islamistes accueille une nouvelle arrivée, la jeune Sabine dont l'âge ne dépasse pas la trentaine. Vite, le narrateur remarque un petit changement, un rapprochement suspect entre Laya et Sabine. Il ne va pas tarder à connaître la vérité : « Je les suivais. De loin, en cachette, j'observais le spectacle : Elles se déshabillent (…) Nues, elles se frottaient leurs membres génitaux ». Ainsi, le narrateur sera choqué de découvrir le fait que les deux femmes du camp étaient lesbiennes. Terrassé par la jalousie et admirateur d'Othello de Shakespeare, il décide alors de venger son amour implicite envers Laya. « Un silence intriguant régna sur les lieux, entrecoupé tantôt par des tirs tantôt par des halètements des deux femmes, l'une dans les bras de l'autre. Et quand j'ai poussé la porte pour m'introduire dans cette carcasse, j'ai été surpris de trouver Laya toute nue dans le bras de Sabine. J'ai sortie mon arme, je n'ai pas hésité à la décharger dans la tête de Laya de sang froid ! » ? sa vengeance assouvie, il fuit le camp pour se rendre à son village natal, Kermoussa. De retour à la maison, portant le demi-pain et le sucre que sa mère lui avait demandé treize ans auparavant, le narrateur découvre que personne ne s'est préoccupé de son absence pendant toute cette période car, dès le jour de son enlèvement, un autre jeune qui lui ressemble a, avec la complicité des villageois, pu occuper sa place. Seul le chien Arys le reconnaît !